FLANDRE: Le projet Seine-Escaut offre des perspectives nouvelles
pour la navigation fluviale

La quasi-totalité des régions industrielles européennes sont accessibles via les voies d’eau. Lors des premières grandes vagues d’industrialisation, le transport sur de longues distances ou pour de gros volumes de marchandises n’était économiquement possible que par bateau. C’est ce qui a donné naissance à un réseau de voies navigables de plus de 25.000 km. Afin de répondre aux besoins croissants de la population, la liaison Est/Ouest existante entre la Mer du Nord et la Mer Noire via le Rhin, la Moselle, le canal Rhin-Main-Danube et le Danube devrait être complétée par une liaison Nord/Sud. C’est dans ce cadre que le projet Seine-Escaut a vu le jour. Il s’agit d’un canal transfrontalier destiné à relier les ports néerlandais et flamands aux marchés européens.

Le 29 octobre1993, le Conseil de l’Union européenne de l’époque a décidé de créer un réseau de transport transeuropéen, incluant un réseau de voies navigables. Une trentaine de projets prioritaires pour l’Europe ont été définis, parmi lesquels la liaison Seine-Escaut.

Ce nouvel intérêt porté à la navigation intérieure s’explique entre autre par la congestion croissante du réseau routier. Mais la prise de conscience progressive des autres coûts externes causés par le transport routier, tels que les nuisances sonores, les émissions toxiques et les accidents, incite les chargeurs (transporteurs) à insérer dans la mesure du possible la navigation fluviale dans leur chaîne logistique. En guise de comparaison: une file ininterrompue de camions pare-chocs contre pare-chocs entre Paris et Gand (300 km) transporte 300.000 tonnes. Ceci correspond à la charge de 70 péniches. Il faut toutefois observer que les normes pour les moteurs diesel des bateaux de navigation intérieure sont (encore) moins sévères que celles applicables aux camions. L’adoption d’une législation plus stricte et plus respectueuse de l’environnement apportera à l’avenir un changement en la matière.

Afin d’assurer la compétitivité des voies navigables par rapport au réseau routier, il est indispensable de les équiper de bonnes infrastructures. Ainsi le tirant d’air des ponts sera porté, dans la mesure du possible, à 7 mètres pour permettre le passage de porte-conteneurs à trois ou quatre étages de conteneurs. Le gabarit des écluses sera également adapté. Le nouveau complexe d’écluses d’Evergem bénéficiant d’un maniement électromécanique en est une illustration. Pour permettre une meilleure compréhension au lecteur, nous précisons ci-dessous les normes à respecter lors de l’élaboration des projets de développement du réseau des voies navigables, cliquez ici.

En vue de relier les bassins de la Seine et de l’Escaut, une série de travaux d’infrastructure figurent au programme. Les réaménagements ne concernent pas tout le trajet. Pour avoir un aperçu des travaux prévus le long du tracé, cliquez ici.

La liaison Nord/Sud profitera aux ports flamands.
Le port de Gand pourra devenir une plaque tournante sur cet axe de transport. Mais la réalisation de ce chaînon manquant dans le réseau des voies navigables offrira également aux ports d’Anvers et de Zeebruges, pour qui le Nord de la France constitue déjà un hinterland important, des perspectives de croissance considérables.

Sources:
- Willem Van Crombrugge, chef de projet Seine-Escaut,
Piet Creemers, coordinateur RIS et
Jan Balduck, adviseur-ingénieur, W&Z
- Paul Lambrechts, prospecteur de marché,
Promotie Binnenvaart Vlaanderen

- Sas Van Rouveroij, président du Port de Gand


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