En faisant de la place pour l’eau, nous pouvons nous armer contre ces conséquences du changement climatique. Les villes et communes sont donc encouragées à s’atteler à une politique de gestion des eaux pluviales afin de renforcer leur résilience en la matière. Aquafin estime qu’il faut absolument conjuguer une approche théorique et une approche pratique pour formuler une vision réaliste de la gestion des eaux pluviales à moyen et à long terme. Koen De Winne, Account Manager: "Pour préparer un plan de gestion des eaux pluviales, nous associons par exemple une cartographie numérique du terrain destinée à visualiser le ruissellement sur les surfaces imperméabilisées et un modèle du réseau d’égouts permettant d’analyser la capacité d’évacuation en sous-sol. Nous parvenons ainsi à une proposition spatiale, que nous complétons avec les résultats de notre travail sur le terrain, notamment les renseignements obtenus auprès des pompiers ou des habitants de sites posant problème. Nous nous efforçons chaque fois de rassembler autour de la table tous les acteurs impliqués, dans le but de réfléchir ensemble à la question de l’eau, sans œillères et de manière intégrale."


Des plans intelligents permettent d’associer différentes fonctions au sein du domaine public et de renforcer son attrait.

Un fil conducteur pour l’avenir

Le plan de gestion des eaux que réalise Aquafin offre à la commune un éventail de choix, qui cadrent tous avec l’idée de base qui consiste à faire de la place pour l’eau. Plusieurs mesures permettent en effet d’atteindre le même objectif. La concrétisation spatiale privilégiée par la commune dépend de ses priorités. D’un point de vue financier et social, il n’est souvent pas envisageable d’effectuer des travaux à plusieurs endroits en même temps et à court terme. Les plans de gestion des eaux pluviales résistant à l’usure du temps, des investissements peuvent être prévus et étalés, tandis que les choix évoluent au gré des réorientations dans les priorités de l’administration. "Nous indiquons un ordre de priorité, mais c’est la commune qui décide du moment et de l’endroit où elle met en œuvre l’une des mesures proposées", explique Koen De Winne.

Des axes bleus et verts

Un plan de gestion des eaux pluviales comporte, outre les mesures logiques spécifiques à un lieu, une série de démarches d’ordre général. Celles-ci peuvent être intégrées dans une politique à long terme en la matière. Elles concernent aussi bien le domaine public que les terrains privés. Sur ces derniers, des dispositions comme des toitures vertes, la récupération et l’infiltration de l’eau diminuent sensiblement le volume d’eau de pluie qui est évacué dans les égouts. À terme, elles contribuent à alléger la charge qui pèse sur ce système.

Dans le domaine public, la mesure la plus évidente est souvent oubliée: elle consiste à réduire la quantité de surfaces imperméabilisées et à créer davantage d’axes bleus et verts. "Nous partons systématiquement du principe qu’il faut choisir entre laisser l’eau s’infiltrer, la stocker et l’évacuer dans cet ordre", précise Koen De Winne. "Dans le scénario idéal, cette dernière option n’est même plus nécessaire, car l’eau reste à l’endroit où elle est tombée."

Attrait supplémentaire

Au lieu d’évacuer l’eau le plus rapidement possible, nous devons l’accueillir à bras ouverts.

Des plans intelligents permettent d’associer différentes fonctions au sein du domaine public et de renforcer son attrait. Grâce à l’amélioration de la qualité de l’eau, nos rivières retrouvent une place de choix dans la ville et constituent l’endroit idéal pour stocker l’eau de pluie qui tombe sur une surface imperméabilisée. En été, les plans d’eau rafraîchissent l’environnement urbain, où il fait généralement plus chaud qu’ailleurs, car la chaleur est emmagasinée par le bâti très dense. Sans compter le plaisir que les riverains peuvent prendre à flâner au bord de l’eau, à s’installer à une terrasse ou à tester leurs talents en pêche urbaine…

Même sans rivière, il y a moyen de stocker l’eau: par exemple, dans des plaines de jeux qui se retrouvent sous eau pendant les fortes averses avant de s’assécher dès l’arrêt des précipitations, ou utiliser l’eau à des fins récréatives. Les possibilités sont infinies, tant que nous accordons à l’eau la place dont elle a besoin. Plusieurs villes et communes ont déjà opéré ce basculement et ont veillé à ce que l’eau redevienne plus présente dans leur espace public. Citons notamment Malines, Louvain, Diest ou encore Overijse. Changer la manière d’envisager l’eau de pluie et analyser les possibilités de la conserver au lieu de s’en débarrasser dans les plus brefs délais, tels sont les éléments à la base d’une nouvelle harmonie entre l’homme et l’eau.


Auteur: Koen de Winne (accountmanager Aquafin),
uitgeschreven door Anja De Witte (Communicatie adviseur Aquafin).