|
Quarante-quatre nichoirs pour Moineaux domestiques installés
au parc Maximilien!
A un jet de pierre du canal et du bassin Béco, aux abords du parc Maximilien, subsistent encore quelques noyaux de Moineaux domestiques issus d’une colonie importante qui a malheureusement décliné au cours de ces vingt dernières années.
Quand le gîte et le couvert font défaut
|
© Erik Etienne |
Le Moineau domestique (Passer domesticus), petit passereau pesant l’équivalant de 3 noix, a depuis le néolithique une existence étroitement liée à l’homme, que cela soit pour le gite et le couvert. La disparition de zones vertes périurbaines (champs, cultures, friches,...) suite à l’extension des villes a d’ailleurs forcé ce moineau à se réadapter pour trouver de la nourriture chez son compagnon de route. On le voit ainsi régulièrement fréquenter les terrasses de café ou les parcs, à la recherche de quelques bouts de nourriture que nous aurions laissé tomber sur le sol.
La destruction de vieux bâtiments (dans lesquels cet oiseau cavernicole trouve souvent des cavités pour nidifier), remplacés par des immeubles aux espaces généralement colmatés, est également problématique. La disparition de ces sites de nidification et la disparition de ressources alimentaires naturelles sont d’ailleurs deux causes importantes expliquant la chute vertigineuse des effectifs de Moineaux domestiques en Région bruxelloise.
|
© Erik Etienne |
Si les zones vertes du parc Maximilien, et encore plus celle de la ferme du parc Maximilien, offrent encore des ressources en nourriture de qualité pour le moineau, la destruction ces dernières années de plusieurs bâtiments anciens bordant le parc a eu un impact très négatif sur l’importante colonie de Moineaux domestiques présente depuis longtemps à cet endroit. La colonie s’est maintenant dispersée en divers petits groupes qui occupent les quelques cavités encore disponibles dans cette zone pour la nidification. Certains oiseaux ont d’ailleurs fait preuve d’une adaptation étonnante en nidifiant dans des anfractuosités qu’offrent parfois les appartements modernes, notamment sous des terrasses à l’avenue de l’Héliport.
Un projet fruit d’une belle coopération
Il y a deux ans, dans le cadre du projet ‘canal corridor écologique’, Escaut sans Frontières prit contact avec le coordinateur des Groupe Moineaux afin de réfléchir à des actions qui pourraient permettre de préserver les noyaux de moineaux encore présents dans le périmètre du parc Maximilien. Le Groupe Moineaux mena d’abord un travail d’inventaire pour localiser les petites colonies subsistantes. Une rencontre de terrain permit aussi de déterminer les bâtiments qui se prêtaient le mieux au placement de nichoirs pour compenser la perte des habitats. L’école primaire Saint-Roch et un petit bâtiment des Espaces Verts de la Ville de Bruxelles situé au cœur du parc furent les premiers choix. La direction de l’école et la Ville de Bruxelles se montrèrent assez vite enthousiastes à l’idée d’accueillir plusieurs nichoirs sur des murs de leur immeuble.
Des évènements comme le Covid, l’envolée des cours du bois (qui nous amenèrent à choisir d’autres modèles de nichoirs)... ou encore un véhicule empêchant l’accès à l’un des bâtiments retardèrent quelque peu la concrétisation du projet. Celui-ci fut finalement mené à bon port, en deux temps. Les nichoirs furent acquis à la boutique de la Ligue Royale Belge de Protection des Oiseaux située à Anderlecht: 6 nichoirs doubles en bois et 16 nichoirs doubles en béton de bois, soit l’équivalent de 44 cavités nouvelles pour notre petit passereau, dont le nombre de nichées peut s’élever jusqu’à quatre par an!
Une première partie des ces nichoirs fut installée en juillet 2021, la seconde en avril de cette année, sous les conseils avisés d’Erik Etienne (coordinateur Groupes Moineaux) pour le juste choix de leur emplacement. Ce travail fut réalisé dans la bonne humeur par une équipe du département des Travaux de Voirie de la Ville de Bruxelles qui, sous la protection du saint patron de la ville, l’archange Michel (dont l’effigie figure sur leurs vestes), fixèrent les nichoirs à plusieurs mètres de hauteur, avec échelle, échafaudage ou encore élévateur! Un verre de remerciement ponctua bien évidemment cette collaboration fructueuse.
Signalons pour terminer que selon la légende, saint Roch (dont l’école porte le nom), thaumaturge et pèlerin de la fin du Moyen Âge, aurait rendu vigueur à un groupe d’oiseaux mal en point, en bordure d’un chemin. Pas de doute que nos petits moineaux trouveront dans cet établissement scolaire un refuge bienvenu, et que leur présence et leurs gazouillis enchanteront les élèves lors de la récréation!
Escaut sans Frontières, juin 2022
|
|