Lorsque le charbon a été découvert au 19ème siècle, il est vite apparu que son transport hors de la région du centre du Hainaut pour l’approvisionnement des villes était problématique. La Meuse au sud et l’Escaut au nord offraient des possibilités de transport intéressantes mais il manquait un axe de connexion entre ces deux fleuves. Pour assurer l’exportation du charbon, des plans furent réalisés dans le but de construire le canal du Centre et le canal Charleroi-Bruxelles.

Les différences de relief dans la région ont entrainé des défis majeurs. Dans le triangle entre Ronquières, Viesville et Strépy-Thieu se situe le point culminant, à l’intersection des lignes de partage des eaux séparant les sous bassins de la Senne, de la Sambre et de la Haine. Ce triangle délimite dès lors le bief de partage des eaux entre ces bassins.


Lignes de partage des eaux séparant les sous bassins de la Senne, de la Sambre et de la Haine
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Ascenseur hydraulique du canal du Centre

Les biefs, ainsi que le canal du Centre et le canal Charleroi-Bruxelles, sont alimentés en eau par des pompages depuis les Lacs de l’eau d’Heure (au sud de Charleroi) vers la Sambre puis de la Sambre vers le canal via les écluses de Marchiennes-au-Pont, Gosselies et Viesville. Ces écluses et les pompages qui y sont réalisés sont essentiels pour faire remonter l’eau vers Seneffe et le bief de partage.

Faire circuler l’eau par le canal fut un premier tour de force, mais rendre le canal navigable était une toute autre affaire. Afin de racheter une différence de niveau très importante, des dizaines d’écluses consommant énormément d’eau et de temps auraient été nécessaires pour faire naviguer les bateaux. Le premier canal entre Charleroi et Bruxelles comportait 55 écluses. A sa construction en 1832, les bateaux jusqu’à 70 tonnes pouvaient rallier Bruxelles depuis Charleroi en trois jours. Sur le canal du Centre, ce sont deux écluses et quatre ascenseurs hydrauliques qui furent bâtis. Depuis 1998, ces derniers sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Plan incliné de Ronquières

Durant la seconde moitié du 20ème siècle, le plan incliné de Ronquières fut construit afin de rendre la navigation sur le canal Charleroi-Bruxelles plus efficace. Deux bacs sur roues remplis d'eau transportent par rail les bateaux jusqu’à 1350 tonnes (NB: depuis des années, seulement un des deux bacs fontionne). Le plan incliné compense une différence de niveau de 68 mètres et remplace une quinzaine d’écluses. En plus du plan incliné, il subsiste aujourd'hui onze écluses entre Charleroi et Bruxelles. L'une des plus frappantes est sans aucun doute l'écluse d'Ittre présentant une différence de niveau de 14 mètres.

Ascenseur hydraulique de Strépy-Thieu

En 1976, il a été décidé de moderniser le canal du Centre. Celui-ci fut rectifié pour former le canal du Centre à grand gabarit avec un ascenseur à bateau pouvant racheter une différence de niveau de 73 mètres. Une partie de cet ascenseur se situe à Strépy-Bracquegnies et l’autre se trouve à Thieu. L’ascenseur, mis en service en 2004, a donc été nommé sur base de ces deux lieux.






Aujourd’hui, environ 2,5 millions de tonnes de marchandises; principalement des produits pétroliers, du grain, de la mitraille et du matériel de construction; sont transportées chaque année sur le canal Charleroi-Bruxelles (données de 2012).
Le canal Charleroi-Bruxelles est aussi devenu un important axe de loisir, où les cyclistes et les randonneurs peuvent pratiquer leurs hobbies le long du chemin de halage. La navigation de passagers s'y développe également. Il joue également un rôle dans la production d'énergie, la gestion de l'eau et le développement de la nature.


Réseau des voies navigables en Wallonie (cliquez sur la carte pour ouvrir le pdf)

En savoir plus sur l’approvisionnement en eau et la gestion de l’eau:
- Rôle du canal dans la gestion de l’eau >>
- Rôle des ouvrages d’art dans la gestion de l’eau du système hydraulique
‘Senne-canal de la Senne’ >>

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