À Lillo, l’achèvement du projet Sigma apporte
une certaine sécurité et recrée un milieu naturel

En décembre 2012, le gestionnaire flamands des voies navigables Waterwegen en Zeekanaal NV (W&Z) a bouclé le projet Sigma dans le polder inondable de Lillo. Ce projet constitue une première étape dans la protection de Lillo et de ses environs contre les inondations de l’Escaut. Il dote en outre le port d’Anvers d’une belle zone de nature estuarienne, très précieuse, dont profiteront également les riverains et les visiteurs.

A marée hautes, depuis septembre 2012, la partie nord du
polder se transforme en plan d’eau saumâtre. À l’arrière-plan,
on distingue l’ancien moulin de Lillo (l’Eenhoorn, aujourd’hui
situé sur la Scheldelaan) et les tours de ventilation du
tunnel du Liefkenshoek. © Hug Van Beek

Plan d’eau méridional: des bernaches du Canada attendent
la marée montante juchées sur les vestiges de l’ancienne
digue sur l’Escaut. © Hug Van Beek
Des travaux importants ont démarré en 2010 dans le polder inondable de Lillo (10 hectares), en amont du fort de Lillo, le long de l’Escaut. Le polder a été ceint d’une digue circulaire de plus d’un kilomètre de long, qui a été portée à une hauteur Sigma: solide, cette digue possède la hauteur nécessaire pour protéger les terres environnantes contre les inondations, même en cas de conditions extrêmes. L’ancienne digue qui longeait l’Escaut a ensuite été abattue pour que l’eau puisse investir le polder.

Reinhilde Van Hooydonck, ingénieur responsable du projet pour W&Z: "Avec l’achèvement des travaux dans le polder inondable de Lillo, nous avons mis en place la première pièce du puzzle, de la version actualisée du plan Sigma. Ces travaux revêtent une importance cruciale pour la sécurité de tous ceux qui y habitent, travaillent et vivent. La nature s’en porte mieux elle aussi. L’espace entourant le port d’Anvers est en effet l’une des zones naturelles les plus riches d’Europe. Grâce au projet Sigma, la fonction de la zone portuaire en tant qu’aire de repos et réserve de nourriture pour des milliers d’oiseaux migrateurs ne pourra que se renforcer."

Les schorres et slikkes de l’Escaut

La dépoldérisation permet aux eaux de l’Escaut d’envahir ou d’évacuer librement cette zone, ce qui crée des schorres et des slikkes, ainsi que de petites criques : une véritable fête pour les oiseaux aquatiques et autres plantes et animaux rares. Si cette nature estuarienne possède une valeur inestimable, elle est aussi extrêmement rare en Europe. Les schorres et polders situés dans le port d’Anvers jouent un rôle essentiel dans la migration des oiseaux. Parcourant parfois des milliers de kilomètres, ceux-ci s’y arrêtent plus ou moins longtemps pour se reposer et reconstituer leurs réserves de graisse. Mais ce territoire accueille également d’innombrables espèces protégées d’oiseaux qui viennent y couver. C’est la raison pour laquelle le port d’Anvers bénéficie, au niveau européen, du statut de zone protégée dans le cadre de la directive relative à la conservation des oiseaux sauvages.

Une nature exceptionnelle

Mais les riverains et les visiteurs profitent eux aussi de la nature exceptionnelle qu’offre le polder inondable de Lillo. Les promeneurs et les cyclistes qui empruntent le chemin de service sur la digue circulaire peuvent admirer toutes ces beautés de près. Un sentier de promenade longe la digue et emmène les marcheurs jusqu’à la presqu’île au centre de la zone dépoldérisée. Cette île est accessible aux visiteurs, sauf pendant la période de couvaison, lorsque les oiseaux élèvent leurs jeunes. Il s’agit en fait d’une relique de l’ancienne digue, qui séparait le polder de l’Escaut et qui a été abbatue dans le cadre de ce projet Sigma.

Une petite partie de la digue de l’Escaut a été conservée.
Pour y accéder, il suffit d’emprunter une digue de jonction.
Un endroit unique en son genre, parfait pour observer la nature.
© Hug Van Beek
Même si ce n’est pas là leur seule finalité, ces vestiges de l’ancienne digue ralentissent le courant de l’Escaut, favorisant ainsi le développement de schorres mais aussi le dépôt des sédiments apportés par les eaux du fleuve. L’eau des schorres est donc relativement claire, ce qui accélère la division cellulaire des unicellulaires (algues). En conséquence, l’eau à marée basse est mieux oxygénée.







Le plan Sigma

Protéger tous ceux qui habitent, travaillent et vivent à proximité de l’Escaut et de ses affluents contre les inondations, aujourd’hui et demain : tel est le principe de base du plan Sigma. Laisser le fleuve déborder en certains endroits permet de mieux protéger les zones résidentielles environnantes. Cette sécurité supplémentaire bénéficie à la nature et, par ricochet, aux végétaux, aux animaux ainsi qu’aux humains. Né en 1977, le plan Sigma a été actualisé en 2005. Ce nouveau plan Sigma tient compte des dernières avancées scientifiques mais aussi du changement climatique.

Pour en savoir plus sur le projet Sigma à Lillo, cliquez ici (en néerlandais).

Source: www.sigmaplan.be (11/12/2012 Categorie: Dijkwerken)

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