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  INFO n° 79 - décembre 2018  
 

Pénurie d’eau:
"Bruxelles est aussi vulnérable que la Flandre"
 

La sécheresse persistante suscite l’inquiétude concernant la gestion de l’eau à Bruxelles.
Bien que Vivaqua et la ministre compétente Céline Fremault (cdH) affirment "qu’il n’y a aucun problème à l’heure actuelle, des experts attirent l’attention sur l’absence de toute politique cohérente. Bruxelles est au moins aussi vulnérable que la Flandre."


Traduction d'un article dans: www.bruzz.be (3/07/2018)



Compte tenu de la sécheresse persistante, des dizaines de communes flamandes demandent d’utiliser l’eau potable avec modération et d’éviter d’arroser les pelouses ou de laver les voitures. À Bruxelles, où il fait tout aussi sec, pour le moment rien de tout ça.

"Pour l’instant, nous n’avons aucun souci à nous faire", affirme Adel Lassouli, porte-parole de la ministre bruxelloise de l’Environnement Céline Fremault, dans un entretien accordé à BRUZZ. "Nous avons demandé les données de Vivaqua et celles-ci confirment que Bruxelles possède actuellement des réserves suffisantes en eau."

L’intercommunale bruxelloise se montre rassurante. "Nous avons observé une hausse de la consommation d’eau jusqu’au début des vacances d’été. Depuis le 1er juillet, cette hausse a cessé, car de nombreuses personnes sont parties en vacances", explique Alain De Lombaert, directeur de la production chez Vivaqua, dans un entretien accordé à BRUZZ.

"C’est notre grande différence par rapport à la Flandre, où beaucoup d’habitants partent en vacances à la côte", ajoute-t-il. "Or, la côte est une grande consommatrice d’eau depuis toujours."


Eau wallonne

Contrairement à la Flandre, Bruxelles dépend pour son eau en grande partie de la Wallonie, qui est une région moins densément peuplée et moins construite. "L’eau qui alimente Bruxelles provient de 26 sources, dont deux seulement se trouvent à Bruxelles, dans la forêt de Soignes et le bois de la Cambre. Le reste vient de Wallonie", poursuit Alain De Lombaert.

D’après Patrick Willems, professeur en hydraulique à la VUB et à la KUL, il s’agit assurément d’un avantage pour la quantité d’eau dont Bruxelles dispose, mais c’est aussi une grande vulnérabilité: "Le fait de devoir importer de l’eau rend automatiquement la ville impuissante face à une sécheresse."

"Bruxelles est confrontée à un problème similaire à celui de la Flandre, même si elle ne le considère pas de cette façon pour l’instant" explique Prof. Willems à Bruzz. "La capitale applique une politique laxiste dans sa gestion de l’eau, avec différentes instances qui ne coordonnent pas toujours leur réflexion. La ville n’est pas préparée à une future sécheresse."


Une solution qui passe par davantage d’espaces verts

Compte tenu du changement climatique, la sécheresse ne fera que s’aggraver à l’avenir. Pour lutter contre ses effets, Willems propose de multiplier les espaces verts. "Ils jouent un rôle prépondérant, surtout en ville", explique-t-il. "Il y fait toujours plus chaud qu’à la campagne. Les orages d’été y sont donc plus intenses et provoquent énormément d’inondations. La quantité d’eau qui tombe sur ce bref laps de temps ne peut s’infiltrer entièrement dans le sol car la surface bétonnée est trop importante."

L’expert estime en outre qu’un accroissement du nombre d’arbres peut aussi apporter un soulagement: "Les arbres donnent de l’ombre et donc atténuent la chaleur." Enfin, il est également partisan de l’aménagement de parcelles situées plus bas dans la ville: "Bruxelles pourra ainsi constituer ses propres réserves d’eau souterraine."


 
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