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  INFO n° 79 - décembre 2018  
 

Conséquences de la sécheresse persistante
sur l’estuaire de l’Escaut
 

Quel été nous avons eu! Un été à marquer d’une pierre blanche pour les températures, les heures d’ensoleillement et l’absence de précipitations. Tous les records ont été battus et pendant des mois, la météo a été notre principal sujet de conversation.
La Vlaams-Nederlandse Scheldecommissie fait le bilan et analyse l’impact de l’été 2018 sur l’estuaire de l’Escaut.


Traduction d'un article dans: Vlaams-Nederlandse Scheldecommissie (5/10/2018)



Les conséquences de la sécheresse à première vue

Cette longue période sans pluie a eu un impact sur la navigation sur les canaux et les rivières du bassin hydrographique de l’Escaut. L’absence de précipitations et l’apport minimal en eau douce en provenance des bassins des canaux gantois, ont posé problème cet été pour les bateaux ayant un certain tirant d’eau. Les conséquences de la sécheresse sur l’accessibilité des voies navigables n’a pas touché directement la navigation maritime, mais principalement la navigation fluviale.

Ces mois de sècheresse ont également eu des répercussions sur les canaux en amont, notamment le canal Gand-Terneuzen, le Canal périphérique de Gand, le Haut-Escaut, la Lys et le canal Gand-Bruges-Ostende. Les gestionnaires de ces voies navigables ont pris tout une série de mesures destinées à maintenir les niveaux d’eau: le passage groupé des écluses, des restrictions concernant certains tirants d’eau et la limitation des fuites.

Depuis cet été les services opérationnels, gestionnaires des écluses, sont à l’œuvre chaque jour pour surveiller les conséquences de la sécheresse. Lorsque le niveau de l’eau dans le canal Gand-Terneuzen menace de passer sous la barre de 2,05 m NAP (4,40 m DNG), les bateaux doivent se regrouper pour franchir les écluses et arriver au niveau d’eau voulu. Cette mesure permet d’économiser de l’eau. La sécheresse a eu un impact sur les débits en amont, dans un ordre de grandeur de quelques centimètres, mais pour l’Escaut maritime et l’Escaut occidental, cet impact est négligeable. Le bassin hydrographique de l’Escaut est en effet un estuaire soumis à la marée montante et descendante.

Du fait des températures élevées (de l’eau) et des nombreux jours successifs d’ensoleillement, les algues bleues ont connu une croissance explosive dans certains canaux de ce bassin. Ces algues bleues ou cyanobactéries vivent en eau douce, mais ressemblent beaucoup aux algues marines. Elles menacent la qualité de l’eau lorsque celle-ci se réchauffe, comme cet été, et reste immobile suffisamment longtemps. Ces algues sécrètent des substances toxiques qui peuvent être dangereuses pour les humains et les animaux. Le cas échéant, les autorités interdisent la baignade ainsi que le prélèvement d’eau pour l’arrosage de cultures agricoles. La sécheresse n’a pas seulement eu des conséquences sur la navigabilité des canaux et des rivières et sur la croissance des algues bleues, mais également sur la proportion eau douce - eau salée, appelée salinisation.


Conséquences écologiques de la sécheresse

Les chercheurs de la Vlaams-Nederlandse Scheldecommissie (Commission flamande-néerlandaise de l’Escaut) s’intéressent eux aussi à la sécheresse de cet été, et plus précisément à ses conséquences pour l’écosystème de l’estuaire de l’Escaut. À certains endroits de l’Escaut maritime l’eau est devenue trouble en raison du manque de pluie. L’ensemble de cet écosystème dépend du rapport entre la pénétration de la lumière, la croissance des algues et la production d’oxygène. Une diminution de la teneur en oxygène met en danger tous les maillons de la chaîne alimentaire. L’été 2018 aura été marqué par une sécheresse extrême. Selon les prévisions, de telles conditions météorologiques se répéteront de plus en plus souvent.


Mesures destinées à réduire l’impact de la sécheresse

Terneuzen

L’expérience nous montre que la méthode appliquée à Terneuzen répond aux attentes. À Terneuzen les bateaux se regroupent dans un sas, l’espace compris entre les deux paires de portes de l’écluse, afin de faire passer plusieurs bateaux en même temps. De ce fait, la différence entre la colonne d’eau dans l’Escaut occidental et le canal Gand-Terneuzen est minimale.

À Terneuzen, lorsque le ‘Middensluis’ (écluse du milieu) cessera de fonctionner après la mise en service de la nouvelle écluse, l’aqueduc de contournement des portes du ‘Westsluis’ (écluse de l’ouest) sera ouvert en premier pour évacuer les eaux de surface et l’eau salée afin de gérer les infiltrations de sel.

Une autre mesure consiste à permettre aux services responsables de fermer une ou plusieurs écluses à la navigation en cas de dépassement des teneurs limites en sel dans l’eau.

Enfin, le canal Gand-Terneuzen est inondé d’eau douce lors des périodes pluvieuses afin de compenser la pénétration d’eau salée.

Système d'avertissement IWP-KGT

La Rijkswaterstaat (Organisation nationale néerlandaise de l’eau) collabore avec la Flandre au développement d’un système d’avertissement, baptisé BOS KGT (Beslissing Ondersteunend Systeem Kanaal Gent-Terneuzen, ou système d’aide à la décision Canal Gand-Terneuzen), pour les écluses de Terneuzen et d’Evergem. Il s’agit d’un outil inventif qui fournit aux barragistes et aux éclusiers une vue d’ensemble sur la situation actuelle, ainsi que les débits et les niveaux d’eau auxquels on peut s’attendre. Le système comporte en outre un module de conseil pour le passage de bateaux par les écluses. À l’heure actuelle, l’IWP-KGT (Instrument voor de Waterhuishouding van Peil gereguleerde watersystemen ou Instrument pour la gestion des systèmes d’eau où le niveau doit être régulé - Kanaal Gent-Terneuzen) est également utilisé aux Pays-Bas.
Pour de plus amples informations sur l’IWP-KGT, veuillez consulter le site internet du Helpdesk Water.


 
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