Le long des 12 km de quais, l'activité industrielle est intense. Les cimenteries succèdent aux entreprises de recyclage de déchets ou de ferraille, et les entreprises du secteur pétrolier à celles de l'agro-alimentaire. A première vue, un cadre peu propice à la vie animale et végétale.
Et pourtant...

Tout en haut des immenses murs de la meunerie Ceres, des Hirondelles de fenêtre ont construit leurs nids et reviennent y nicher année après année. Le dernier comptage a recensé 162 nids, ce qui constitue la plus importante des colonies d'hirondelles à Bruxelles!

Plus loin, un terrain en attente d'affectation voit depuis plusieurs années deux espèces d'oiseaux venir pondre et élever leurs petits: le Vanneau huppé et le Petit Gravelot - deux espèces rares en Région Bruxelloise.

Le Vanneau huppé, espèce rare en Région Bruxelloise, niche dans une friche du Port

Un poussin de Petit Gravelot, de plus en plus rare à Bruxelles!

Le Lézard des murailles n'est présent à Bruxelles que le long du canal !

Les Hirondelles de fenêtre nichent chaque année en haut des immenses murs de la meunerie

Ailleurs encore, c'est un reptile peu commun qui trouve les conditions qui lui sont favorables: le Lézard des murailles. Et la flore n'est pas en reste : plusieurs plantes rares poussent dans des terrains en friche, attirant de nombreux insectes, abeilles et bourdons notamment. Il est toujours étonnant de voir comme la nature parvient à s'insérer, s'adapter, subsister dans des environnements hostiles. Mais tout cela est bien fragile et pourrait disparaître si l'on n'y prend garde.

Si l'on veut protéger ces véritables trésors naturels, il faut protéger leurs habitats. Si l'on augmente la disponibilité d'habitats semi-naturels, de zones refuges et pourquoi pas, de nichoirs pour certains animaux, d'autres espèces seront sans doute tentées de s'implanter également.

Bien conscient que le Port de Bruxelles n'a pas vocation de devenir le poumon vert de la capitale, qu'il est et restera une zone industrielle, Natagora¹ Bruxelles estime toutefois que les richesses naturelles présentes méritent d'être protégées et que des actions peuvent être menées par les entreprises du port afin de promouvoir la biodiversité du site.

Respecter la spontanéité de la vie sauvage, contrer les espèces exotiques invasives, privilégier les plantes indigènes, ménager un couloir biologique d'un terrain à l'autre, verduriser une toiture ou une façade, installer des nichoirs pour certaines espèces, aménager des zones permettant une nidification naturelle... Voilà autant d'actions, parfois simples, peu coûteuses, voire même économiques qui peuvent être mises en place pour faire une place à la nature, à la vie.

Des entreprises ont déjà bien compris l'intérêt d'inclure la protection de la nature dans leur rayon d'action, que ce soit dans le port d'Anvers où ce type de démarche a été entrepris il y a dix ans déjà, ou dans le Port de Bruxelles où Aquiris, par exemple, a aménagé une partie de son terrain en réserve naturelle avec l'aide de Natuurpunt.

En mars de cette année, Natagora Bruxelles fêtait ses 5 ans d'existence. A cette occasion, l'association proposait à ses bénévoles une balade en bateau, de Bruxelles à Zemst. Cette promenade, guidée par Coordination Senne, a permis aux participants de découvrir un côté méconnu et pourtant combien important pour l'économie de Bruxelles: son port maritime. Promouvoir la biodiversité dans le Port de Bruxelles. Un défi que se lance Natagora Bruxelles. £Un défi aussi pour les entreprises et l'administration du port!

Ce projet vous intéresse? Vous avez des compétences dans ce domaine? Si vous souhaitez rejoindre l'équipe de projet, .


Pierre Lambelin - Président de Natagora Bruxelles

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¹ Natagora a pour but de protéger la nature, plus particulièrement en Wallonie et à Bruxelles. Avec un grand objectif : enrayer la dégradation de la biodiversité et reconstituer un bon état général de la nature, en équilibre avec les activités humaines.

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