Canal corridor écologique | Newsletter 07 | octobre 2021
   
 
De nouvelles recommandations pour verduriser les bords de la voie d’eau
dans le Plan de Qualité Paysagère et Urbanistique

A côté de ses fonctions traditionnelles (transport de marchandise, bassin d’orage,...), le canal joue également un rôle en faveur de la biodiversité en tant que biotope aquatique et comme corridor écologique permettant le déplacement de plusieurs espèces animales et végétales. Cependant, dans les zones fortement urbanisées que le canal traverse en Région bruxelloise, le manque et souvent l’absence de végétation sur les abords de la voie d’eau limite ce potentiel.



L’addendum au Plan de Qualité Paysagère et Urbanistique (Beeldkwaliteitsplan, ou BKP) intitulé ‘Abaissement et verdurisation des quais’, réalisé l’automne passé, avec de nouvelles recommandations qui viennent compléter le BKP existant, entend améliorer ces carences sur ces zones proches de l’eau, que cela soit dans un but écologique mais aussi paysager. Pour rappel, le BKP, approuvé en mars 2019 par le Gouvernement régional bruxellois et piloté par perspective.brussels, vise à orienter, via une série d’ambitions et de recommandations, les projets en cours et à venir des espaces publics et ouverts (certains privés) afin que le territoire du canal puisse à l’avenir, sur le plan paysager et urbanistique, présenter une cohérence et une identité propre.

Quai le long du domaine royal de Laeken
Parmi ces espaces, il y a les quais et les berges qui bordent le canal, sur lesquels se concentrent justement l’addendum qui reprend les potentiels d’une étude de faisabilité portant sur l’abaissement et la verdurisation de certains quais, la végétalisation de certaines berges et la création de radeaux et de zones de lagunage végétalisés. Les zones avec du potentiel s’égrènent tout le long du canal, du quai d’Aa à Anderlecht à la digue du Canal à Haren, en passant par le bassin de Batelage, la Porte de Ninove, le bassin Béco ou encore le quai bordant le domaine Royal de Laeken.


Abaisser et verduriser les quais pour profiter de la voie d’eau

© perspective.brussels
Au niveau 'des quais accessibles au public', cet abaissement doit permettre la création d’espaces publics apaisés, isolés du trafic routier, afin d’accueillir des activités récréatives et urbaines dans un cadre tranquillisé mais aussi verdurisé proche de la voie d’eau. Pour ce qui concerne la végétalisation - en fonction de l’espace disponible, de l’affectation du quai (avec ou sans piste cyclable) et de la présence ou pas de gradins - différentes options sont proposées: des zones vertes de 1m de large sur au moins 4m de long avec des plantations basses avec des plantes variées; des zones vertes de 2m de large ou plus sur au moins 6m de longueur avec des plantations d’arbres en bosquets; sur les zones de gradins, des d’arbres plantés en bosquets irréguliers, avec parfois des gradins verdurisés (plantés de graminées et/ou de plantes vivaces).


Diversifier les biotopes le long du canal

Lagunage végétalisé, canal Charleroi-Bruxelles (Lot)
© Instituut voor Natuur- en Bosonderzoek
Radeau végétalisé, canal Saint-Martin (Paris)
© natureandus.org
Ici, ce sont les berges et les zones d’eau proches de celles-ci qui sont concernées, dans le but premier de renforcer directement le rôle écologique du canal à Bruxelles. Des interventions et des aménagements variés doivent permettre de diversifier les biotopes pour accroitre la biodiversité, mais aussi pour améliorer la qualité de l’eau grâce au pouvoir épurateur de certaines plantes (iris, roseaux,...).

Au niveau des berges, une gestion différenciée de la végétation (la fauche tardive par exemple) doit être envisagée. Sur l’espace situé au pied des berges et des murs de quais, au niveau de l’eau, plusieurs endroits peuvent se prêter à l’aménagement de nouvelles zones naturelles comprenant des plantes semi-aquatiques (roseaux, iris,...) et aquatiques. Des bandes de lagunage végétalisées par exemple, qui créent une zone de quiétude pour les oiseaux d’eau, les poissons ou encore les batraciens. Sur l’eau, au-devant des quais, le placement d’îles flottantes végétalisées (aussi dits radeaux végétalisés) de largeurs différentes est aussi préconisé à plusieurs endroits, pour autant qu’elles ne gênent pas la navigation commerciale. La présence de cette végétation aquatique et semi-aquatique, quasi inexistante le long des murs de berges du canal à Bruxelles, permettrait à la faune liée à l’eau de se développer de façon plus abondante et plus variée.



© perspective.brussels



Gérer les eaux pluviales de manière intégrée

© perspective.brussels
Lors de grosses pluies, il arrive fréquemment que le trop-plein des eaux des collecteurs longeant le canal se déverse dans celui-ci, provoquant ainsi des pollutions de l’eau localisées. Une façon de lutter contre ces déversements intempestifs est de limiter l‘écoulement des eaux de pluie vers ces mêmes collecteurs qui charrient nos eaux usées, afin de ne pas les engorger, via des zones d’infiltration par exemple. Pour les quais abaissés, l’addendum au BKP préconise des zones perméables où l’eau peut s’infiltrer dans le sol sur une profondeur suffisante. Pour éviter la saturation du sol, il recommande aussi de prévoir un système d’évacuation du trop-plein d’eau de pluie directement vers le canal.

Espérons que dans un futur pas trop lointain, toutes ces recommandations pourront se concrétiser afin de contribuer à améliorer le potentiel écologique du canal, mais aussi le cadre de vie des personnes qui le fréquentent tous les jours.


Pour plus d’information:
https://perspective.brussels/sites/default/
files/poles/addendum_bkp_abb-verd_fr.pdf


Escaut sans Frontières, octobre 2021
En collaboration avec perspective.brussels,
le Port de Bruxelles et Bruxelles Environnement






 

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