FLANDRE: L’eau reconquiert aussi les villes flamandes

Partout en Europe, l’eau reconquiert de plus en plus les centres villes. Reconduire l’eau dans la ville figure en de nombreux endroits en tête de l’agenda politique. Réaménagement et (re)valorisation des cours d’eau, développement d’activités sur et le long de l’eau…: la ville fixe son regard vers l’eau et utilise la présence de l’eau comme un atout ! Le long des quais apparaissent des appartements luxueux et des cours d’eau voûtés revoient la lumière du jour.

Dans un passé lointain, les villes ont souvent pris naissance près d’une rivière. Elles se sont développées naturellement autour de ses méandres, souvent même au confluent de deux rivières. Mais la pollution de l’eau et les inondations régulières ont fini par refroidir leurs amours. Le cordon ombilical a progressivement disparu du paysage urbain.

Aujourd’hui, en Flandre aussi, de nombreuses initiatives tendent à favoriser l’intégration de l’eau et de la ville. A l’origine de ces initiatives des thèmes actuels comme la gestion de l’eau, la mobilité, l’écologie, le tourisme, l’économie urbaine et le patrimoine culturel. Voici quelques villes en action:

  • Le centre historique de Bruges est mondialement connu comme étant la ‘Venise du Nord’. La tradition veut aussi qu’on n’a pas vraiment visité ‘la ville de pierre et d’eau’ si on ne l’a pas visitée en bateau sur ses canaux (les ‘reien’).
    Les petits canaux qui dessinent la ville actuellement faisaient partie de la rivière originelle ‘la Reie’, ainsi que de ses affluents. Les canaux n’ont pas toujours été aussi romantiques et pittoresques qu’aujourd’hui. Il y a à peine 30 ans, l’odeur des canaux en été était nauséabonde dans le centre-ville. A cette époque-là les canaux étaient des égouts à ciel ouvert. Cette situation a amené les pouvoirs publics à traiter les eaux; l’eau des canaux voutés et envasés fut extraite et épurée. Les canaux aujourd’hui ont une profondeur de 2m et comptent 43 ponts.

  • Louvain veut rendre à la Dyle sa visibilité dans le paysage urbain. ‘La Dyle vivante à travers la ville de Louvain’ est aujourd’hui un point de départ de tout projet urbanistique.

    • Des terrasses sur la Dyle sont aménagées en lieu et place des parois verticales qui, le long de la Dirk Boutslaan, séparaient la rivière de la ville.



    • L’ancien site industriel De Vaartkom sera réaménagé en profondeur et transformé en un centre urbain autour d’un front aquatique unique donnant sur de grands ensembles paysagers.



    • La Voer, un affluent de la Dyle, réapparaîtra à l’avenir dans le paysage urbain.



    Le site internet de la ville de Louvain fournit de plus amples informations sur les terrasses de la Dyle, la remise à ciel ouvert de la Voer, le projet du site de Vaartkom, ...

    Afin de prévenir le centre-ville d’éventuelles inon-dations, la VMM (Vlaamse MilieuMaatschappij) a pris des mesures en amont dans la zone inondable naturelle du Doode Bemde à Neerijse et du bassin de retenue d’eau à Egen-hoven.



  • A Diest, le projet ‘Diest et Démer’ vise à réintroduire le Démer dans le paysage urbain, tout en évitant les inondations, les eaux polluées et les odeurs nauséabondes. La ville de Diest et la VMM désirent impliquer la population le plus tôt possible dans l’élaboration des projets pour pouvoir tenir compte de leurs remarques lors de la réalisation des plans définitifs.

  • Dans le bassin de la Dendre, des villes comme Grammont, Alost et Termonde tentent de rapprocher l’eau de la ville et de ses habitants:

    • A Grammont, la nouvelle esplanade le long de la Dendre invite les cyclistes et les promeneurs à entrer dans la ville via le chemin de halage pour découvrir le centre.



    • Alost procède à l’embellissement des alentours de la ville. L’intégration de la Dendre dans la ville occupe une place importante dans ce projet. Le site www.projectASO.be vous informe sur l’évolution des travaux.

    • A Termonde, le projet ‘De Dender loopt’
      (la Dendre coule) a pour but de revaloriser l’ancienne Dendre. Dans ce cadre, Waterwegen en Zeekanaal NV a déjà construit le nouveau pont Vlasmarktbrug et rénové l’ancienne écluse (Oud Sas).
      La construction d’une écluse de chasse entre la Dendre et le marais du Denderbellebroek est en cours de réalisation.
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  • L’origine de Gand se situe à la confluence de la Lys et de l’Escaut. Depuis le 19e siècle, une période de maladie et d’épidémie, on tournait le dos à l’eau: un égout à ciel ouvert qui devait être vouté. Le Ringvaart autour de Gand fut creusé dans les années 1960: le transport fluvial ne devait plus traverser la ville et les ponts rouillèrent. La conscientisation d’une gestion durable de l’eau faisait son apparition au début des années 90, en tenant compte des différents aspects comme l’épuration, l’utilisation de l’eau de pluie, les corridors écologiques. Les cours d’eau furent remis en valeur avec une attention particulière pour les monuments historiques et pour les loisirs le long de l’eau (quais abaissés comme le Korenlei et le Graslei, les chemins de halage, …).
    Aujourd’hui, plusieurs nouveaux projets ont été lancés à Gand (voir le site Gent).

    • Avec le projet ‘Anciens docks’ (voir le site project Oude Dokken) Gand vise à créer un nouveau quartier de la ville le long de l’eau.
    • Avec son projet ‘Nouvel avant-port’ (project De Nieuwe Voorhaven), la ville veut redévelopper le site industriel autour des anciens entrepôts du port.
    • Le Nederschelde, ancien bras de l’Escaut comblé en 1885, sera rouvert afin de rétablir le confluent historique de la Lys et de l’Escaut. Un port de plaisance moderne du nom de ‘Portus Ganda’ a été construit au confluent des deux rivières et représente un atout récréatif et touristique majeur pour la ville.



      L’écluse Scaldis construite par Waterwegen en Zeekanaal NV est indispensable pour surmonter
      les différences de niveaux d’eau entre le centre-ville et le port de plaisance Portus Ganda.


  • A Anvers, le barrage anti-tempête doit être rehaussé, et ce, dans le cadre du Plan Sigma sur la lutte contre les inondations. La ville envisage des projets ambitieux en vue de réaménager dans un large périmètre les quais de l’Escaut et leurs environs. A présent, ces quais offrent un aspect plutôt désert et désolant. A l’avenir, ils seront un lieu de séjour agréable restituant le lien entre la ville et l’Escaut.
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  • A Malines, l’esplanade flottante piétonnière sur la rive gauche de la Dyle relie le port de plaisance avec le centre de la ville. L’ancienne brasserie Lamot située le long de la Dyle a été entièrement rénovée en un centre de congrès et un centre du patrimoine doté d’un grand bar ; un pont piétonnier relie le nouveau centre de rencontre avec le Vismarkt (marché aux poissons), au cœur de la ville.



    Le Melaan, l’un des derniers ruisseaux qui traversait encore jadis la ville et qui avait été comblé en 1913, a été rouvert.
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  • Boom a rénové le quai du Rupel et l'a transformé en une belle esplanade qui rapproche davantage la ville et la rivière. Le nouveau quai fait également le bonheur des cyclistes et des piétons.
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  • La ville de Lier s’est développée au confluent de la Grande Nèthe et de la Petite Nèthe. Afin de rétablir le lien avec la Nèthe, les murs du quai à hauteur de la place Felix Timmermans a été rabaissé pour recréer l’ancien aspect de la rivière.
    Source: http://www.lier.be/content.jsp?objectid=9706

  • A Hasselt, le Plan particulier d’aménagement (BPA : Bijzonder Plan van Aanleg) ‘De Blauwe Boulevard’ transforme la zone autour du bassin du canal Albert nommé 'Kanaalkom' en zone urbaine abritant tant des habitations que des commerces, des bureaux et de services. L’élément principal dans cet espace structuré et ouvert est le bassin 'Kanaalkom' qui s’étend du canal Albert jusqu’au centre-ville. Les rives du bassin deviendront des promenades le long de l’eau et resteront dès lors domaine public.

    Hasselt est née près du Demer, mais de ce lien historique avec la rivière il ne subsiste quasiment rien. Le Plan particulier d’aménagement de Blauwe Boulevard veut rétablir la visibilité des rives vertes en créant une zone d’eau et de végétation entre le grand périphérique et la zone du kanaalkom.
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  • A Merchtem, l’ouverture de la Molenbeek souterraine dans le centre-ville est envisagée.

  • A Ypres, on souhaite rouvrir au grand jour l’Yperlée (Ieperlee), voûtée depuis trois siècles.

  • etc.

Le groupe de travail 'Eau dans la Ville' d’Escaut sans Frontières a organisé précédemment un certain nombre de journées d’étude sur l’état des travaux et les plans concernant les cours d’eau dans les villes historiques de Flandre. Les comptes-rendus et les photos sont consultables sur le site http://www.gs-esf.be/NL/GS-werkgroep_WidS_verslagen.htm; http://www.gs-esf.be/FR/ESF-groupedetravail_EDLV_comptesrendus.htm
En avril 2011, Escaut sans Frontières organise e.a. une journée d’étude sur l’eau dans la ville de Lierre. Plus d’informations suivront bientôt sur le site www.escautsansfrontieres.org.


Dans un des prochains Escaut sans Frontières Info, nous vous présenterons quelques beaux exemples d’intégration de l’eau dans la ville en Wallonie.

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