BRUXELLES: La vallée du Vogelzangbeek:
une réserve naturelle en terres anderlechtoises

Le Vogelzangbeek est un petit ruisseau servant de frontière naturelle entre les communes d’Anderlecht et de Leeuw-Saint-Pierre. Même si le mot Vogelzang (chant d’oiseau en français) est souvent associé à un lieu champêtre, l’histoire veut que le cours d’eau tire son nom de l’enseigne d’un petit estaminet maintenant disparu. Débutant sur les plateaux fertiles de Vlezenbeek, les petits méandres du Vogelzangbeek s’étendent ensuite librement dans la campagne, longent le site de l’hôpital Erasme et rejoignent, après un parcours de quelques kilomètres, le Zuunbeek. Deux cents mètres après la confluence, ce dernier franchit le canal Charleroi-Bruxelles par la voie souterraine et s’en va faire don de ses eaux à la Senne.

Entre l’hôpital et le canal, la partie de la vallée située en rive gauche du ruisseau fait depuis une quinzaine d’années l’objet d’une attention toute particulière. Sensibles à la qualité paysagère et à la richesse faunistique et floristique du site, douze associations se sont rassemblées pour créer l’asbl CCN Vogelzang CBN, commission qui s’est donné pour objectif la conservation mais aussi la gestion de cet écrin d’une nature si malmenée ces cinquante dernières années. Tâche peu aisée car l’endroit est morcelé entre divers propriétaires avec qui il faut naturellement s’entendre. Mais l’engagement des bénévoles porte ses fruits puisque aujourd’hui 25 hectares sont classés en zone d’intérêt paysager et scientifique dont 12 hectares, situés pour l’essentiel entre la chaussée de Mons et la rue du Vogelenzangbeek, ont été classés en réserve naturelle. Des accords autorisant une gestion du site favorable à la biodiversité ont pu être conclus, notamment avec la Commune d’Anderlecht, principal propriétaire de la réserve.

Concrètement, la gestion a pour but de maintenir la diversité des milieux de vie, mais aussi d’en créer de nouveaux afin que des espèces variées puissent trouver un habitat agréable où s’installer mais aussi se nourrir et se reproduire, conditions sine qua non de leur existence. Chaque année, des prairies sont ainsi fauchées tardivement pour permettre la floraison d’une multitude de fleurs qui ont tôt fait d’attirer vers elles les vrombissantes abeilles et les papillons multicolores. Les mares sont débarrassées des arbustes trop envahissants pour le plus grand bonheur des grenouilles vertes dont les concerts de coassements se font entendre tout l’été. Des haies d’arbustes indigènes comme l’aubépine et le prunellier sont plantées, garantissant un abri pour les petits passereaux et leur fournissant des fruits pour passer l’hiver. Des actions sont également entreprises pour favoriser la présence de la petite chouette chevêche et du virevoltant faucon hobereau.

Au fur et à mesure du temps, ces gestes ont permis de faire progresser la biodiversité sur les parcelles de cette petite réserve, à la grande joie des naturalistes et des promeneurs. Cette diversité devrait encore s’améliorer considérablement puisque les eaux du ruisseau actuellement impropres à toute forme de vie seront bientôt débarrassées des eaux usées des riverains. L’installation des collecteurs sera en principe terminée en mars 2011 (soit juste avant la période de nidification). On peut dès lors espérer dans un avenir plus ou moins proche le retour du martin pêcheur, oiseau haut en couleurs qui même s’il bénéficie de berges naturelles pour creuser son terrier, n’a actuellement pas de poisson à se mettre sous le bec si ce n’est quelques épinoches présentes dans les mares voisines.

Les défis pour l’avenir seront évidemment d’assurer la pérennité de ce site mais aussi d’implanter, à la rue du Vogelenzang, une structure permettant aux écoles de venir initier les enfants aux merveilles prodiguées par la nature. On ne peut que le souhaiter pour une région comme Bruxelles pour laquelle les communes de Molenbeek, Etterbeek ou Schaerbeek témoignent encore de l’importance qu’eurent les cours d’eau dans son développement, cours d’eau dont la présence s’est malheureusement faite de plus en plus discrète au fil de ces décennies de forte urbanisation.

Accès à la réserve par la rue du Vogelenzang (à 700 mètres des stations de métro Ceria et Eddy Merckx), par la chaussée de Mons et par la rue de Zuen.

Guillaume de Wouters
CCN Vogelzang CBN: 02 640 19 24 - - http://users.edpnet.be/ccnvogelzangcbn/


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