BRUXELLES: Les acteurs de l’eau à Bruxelles

Depuis la réforme importante¹ en 2006, la gestion du secteur de l'eau à Bruxelles est partagée entre:

  • Une administration régionale, en charge de l’eau: Bruxelles Environnement (IBGE);
  • Une société privée de droit public, en charge des investissements lourds (stations dépuration, bassins d’orage…) et de l’assainissement: la Société Bruxelloise de Gestion de l'Eau (SBGE);
  • Deux intercommunales:
    • Vivaqua (ex CIBE) en charge de la production d’eau potable, mais qui a également été désignée comme gestionnaire opérationnel des infrastructures assurant la distribution d’eau potable et la collecte des eaux usées.
    • L’intercommunale Bruxelloise de Distribution d’Eau (IBDE) en charge de la distribution et de l’assainissement et qui est responsable de la gestion des réseaux d’égouttage que les communes lui ont confié. .
L’eau potable

La ‘production’ de l’eau que nous consommons est assurée par Vivaqua.
Cette production implique:
  • la gestion d’installations de captage: actuellement 26 sites répartis dans 6 provinces.
  • le traitement ou la préservation de ces eaux: zones de protection autour des captages, préservation des eaux souterraines, traitement et désinfection des eaux de surface,…
  • le stockage de l’eau: 7 grands réservoirs alimentent l’ensemble de la Région bruxelloise.
La gestion et l’entretien des cours d’eau

L’entretien et la gestion des cours d’eau non navigables est définie en fonction de leur dimension:
  • Bruxelles Environnement est responsable de la gestion des cours d’eau de 1e et 2e catégorie: la Senne et ses principaux affluents
  • Les communes gèrent les cours d’eau de 3e catégorie
Les voies d’eau navigables de Bruxelles sont gérées par la SA ‘Port de Bruxelles’ qui est en charge de la gestion (e.a. le dragage), de l’exploitation et du développement du canal, du port et de l’avant-port.

La gestion du réseau hydrographique naturel, des étangs, des nappes phréatiques souterraines et des zones humides situées dans les parcs, forêts et réserves naturelles dont ils sont les gestionnaires est également sous la responsabilité de Bruxelles Environnement.

La qualité des eaux des cours d’eau bruxellois ainsi que la pollution de l’eau sont surveillées par Bruxelles Environnement, également chargé de l’octroi des permis d’environnement, du contrôle des installations classées et du calcul de la taxe sur les eaux usées autres que domestiques.

En ce qui concerne la lutte contre les inondations, la SBGE a pour mission la construction et l’exploitation de bassins d’orages. La SBGE surveille en outre le débit et le niveau de l’eau en un grand nombre de points de mesure au niveau des collecteurs et des cours d’eau (système de mesure Flowbru).

L’épuration des eaux usées

La pollution des eaux de la Senne a plusieurs origines: pollution domestique par les détergents et les excréments, utilisation abusive d’engrais dans l’agriculture en amont de Bruxelles et pollution par l’industrie sous forme d’hydrocarbures, de matières organiques et de produits chimiques.

Jusqu’en 2000, le réseau d’égout de Bruxelles, construit au 19
e siècle, se jetait dans la Senne sans traitement et polluait gravement l’Escaut et donc indirectement la mer du Nord. Dès les années ‘80, un programme d’épuration de la Senne avait été projeté, mais il n’a finalement été mis sur pied qu’à la fin des années ’90. Des plans ont alors été élaborés prévoyant la construction de 2 stations d’épuration, une au sud de la Région et une autre au nord. L’adoption de la directive-cadre européenne sur l’eau² en 2000 a par la suite donné un grand coup d’accélérateur dans le secteur de l’épuration de l’eau.

En 2000, une première station d’épuration, la STEP Sud, a été mise en service au sud de Bruxelles, à la limite des communes d’Anderlecht et de Forest. Elle traite environ un tiers des eaux usées de la Région de Bruxelles-Capitale (360.000 équivalents-habitants³, 88% venant de Bruxelles, le reste de Flandre). L’eau épurée est rejetée dans la Senne à Anderlecht. Le contrat d’exploitation de la station d’épuration, couvrant la période 2000-2015, a été confié à Vivaqua.




Depuis mars 2007, une deuxième station d’épuration localisée au nord de Bruxelles, la STEP Nord, traite les eaux usées d’1,1 millions équivalents habitants³ (84% venant de Bruxelles, le reste de Flandre). Actuellement, presque toutes les eaux usées bruxelloises sont épurées ainsi qu’une part des eaux provenant de communes flamandes voisines (la Flandre contribue logiquement au traitement). La station d’épuration de Bruxelles-Nord est située en bordure du canal maritime Bruxelles-Escaut, à hauteur du pont de Buda sur un ancien site industriel traversé par la Senne.


Depuis mars 2007, ‘toutes’ les eaux usées de Bruxelles, sont théoriquement traitées avant leur rejet dans la Senne. Toutefois, l’état écologique de la Senne ne pourra être entièrement restauré que si tous les points de déversement sont raccordés à un égout (ce qui est quasi impossible dans les grandes villes) et si les programmes d’épuration de Wallonie et de Flandre s’achèvent à temps.

Les eaux usées sont conduites vers la STEP via 3 collecteurs:
  • Le collecteur ‘rive gauche’ (30% des eaux usées) est situé sur la rive gauche du canal entre la place Sainctelette et la nouvelle station d’épuration.
  • Les collecteur ‘Woluwe - Haren’ (30% des eaux usées) amenant les eaux usées de l’est de Bruxelles (Woluwe, Auderghem, Watermael et Région flamande)
  • Le collecteur ‘rive droite’ (40% des eaux usées) amenant les eaux usées du centre en suivant la vallée du Maelbeek.
La station d’épuration de Bruxelles-Nord est exploitée sous forme de concession par la société Aquiris.

Pour en savoir plus
¹ l’ordonnance bruxelloise du 19/10/2006 établit un cadre pour la politique de l’eau en transposant dans l’ordre juridique bruxellois la directive européenne du 23/10/2000 établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l’eau.

² La directive-cadre européenne sur l’eau (23/10/2000) établit un cadre pour une politique globale communautaire dans le domaine de l'eau. Elle vise à prévenir et réduire la pollution des eaux, promouvoir son utilisation durable, protéger l'environnement, améliorer l'état des écosystèmes aquatiques (zones humides) et atténuer les effets des inondations et des sécheresses. La directive a été transposée dans la législation bruxelloise le 20/10/2006.

³ L’équivalent habitant - EH - correspond à la pollution moyenne rejetée par un habitant, c'est une "unité" permettant d'estimer la capacité d'épuration des stations, mais surtout de comparer une pollution domestique avec d’autres sources de pollution (par exemple: la pollution d’une porcherie, d’un haut-fourneau ou d’une papeterie, …)


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