FRANCE
'L'eau c'est la vie, donnez-nous votre avis': enquête publique

'L'eau c'est la vie, donnez-nous votre avis': tel est le slogan national retenu pour inviter tous les Français à s'exprimer sur les propositions pour garantir l'avenir de l'eau.
Du 15 avril au 15 octobre 2008, l'avis du public a été sollicité dans chaque bassin. Cette consultation vise à recueillir les avis sur les grandes orientations et les objectifs de la gestion de l'eau, pour la période 2010-2015, en application de la directive européenne dite 'Directive Cadre sur l'Eau' (DCE). Le plan d'action proposé formule des solutions pour retrouver une bonne qualité des cours d'eau, préserver l'eau des nappes souterraines et assurer la satisfaction de tous les usagers (habitants, industries, agriculture), en veillant à maîtriser les coûts et donc le prix de l'eau.
Ces propositions sont présentées dans deux documents: le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion de l'Eau (SDAGE) et le Programme de mesures associées. Ils ont été rédigés en concertation avec les acteurs économiques et politiques dont les activités ont un impact sur les ressources en eau.

C'est le deuxième volet de la concertation prévue par l'article 14 de la DCE à propos du retour à 'une bonne qualité des eaux superficielles et souterraines' à l'horizon 2015, organisé cette fois au niveau ministériel, suite aux dispositions du Grenelle de l'Environnement.

La première consultation a eu lieu en 2005: les questionnaires étaient à disposition des usagers sur simple demande dans les mairies. Les Agences de l'Eau étaient les organismes de référence et les associations avaient été sollicitées pour proposer des actions grand public pour informer largement et inciter les citoyens à donner leur avis. L'évaluation des résultats a mis en évidence l'insuffisance des réponses pour faire un diagnostic fiable.

Il était prévu que le questionnaire 2008 serait élaboré en partenariat avec les associations concernées pour aborder les préoccupations majeures des citoyens et tenter d'avoir un maximum de retours.
Les associations environnementales locales ont été déçues à la lecture des documents. Anita Villers de l'association Environnement en Développement Alternatif (EDA):

"La première consultation était beaucoup plus détaillée et donnait à la fois un fil conducteur sur les priorités et une hiérarchie. Celle-ci est très allégée!

  • Aucun exemple concret de travaux réalisés, de témoignages de la mobilisation active et ambitieuse des acteurs de l'eau depuis 2005 pour répondre à l'échéance 2015, tels les travaux menés par les collectivités locales au titre de l'assainissement collectif.
  • Aucune allusion aux mesures à prendre de toute urgence pour réduire l'usage de pesticides et de phytosanitaires agricoles largement responsables de la dégradation des cours d'eau et des nappes phréatiques. C'était la priorité n° 2 des messages exprimés lors de la première consultation. Aucune mention du principe 'pollueur-payeur'.
  • La France est déjà très en retard pour la mise en œuvre des réponse aux objectifs de la DCE et est soumise à des amendes répétées. Or, elle cherche surtout à repousser les échéances à 2027. De cette manière, elle cherche à tester l'engagement financier de chacun pour atteindre plus rapidement les objectifs initialement fixés à 2015. La méthode est pour le moins contestable! Il ne faudrait pas que les réponses servent de référence pour des tarifications majorées, indirectement acceptées."

Escaut sans Frontières continue à suivre la mise en œuvre de la DCE et tient à vous informer sur les résultats de la consultation publique. Le défi à relever est: retrouver la bonne qualité des milieux aquatiques d'ici 2015 dans la France et tous les pays de l'Union Européenne.


Avec remerciements à Anita Villers
Association EDA - Lille


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