WALLONIE
Les Bas-Prés de Comines – région menacée

A la frontière entre le Nord-Pas de Calais, la Flandre et la Wallonie, le long des berges de la Lys à Comines s’étend la zone des Bas-Prés. Ce territoire naturel est riche en biodiversité mais aussi très fragile. Deux grands projets d’infrastructure, fluvial et routier, menacent l’écosystème depuis un certain temps. On ne connaissait que peu de détails sur le projet fluvial. Dernièrement, le MET a rendu son projet publique. Philippe Mouton, de l’asbl Eco-Vie, une association locale pour l’environnement, se fait du souci.

Vous pouvez également lire les articles à ce sujet dans les numéros 33 et 36 d’Escaut sans Frontières Info.

"Le projet présenté par le MET va à l'encontre des souhaits de la commune de Comines et semble ne pas avoir été modifié significativement depuis des décennies, car sur de nombreux plans et cartes, un tracé hypothétique correspond à celui qui nous a été présenté début avril 2008.
Tel que présenté, le tracé proposé présente un coude à hauteur du pont de Comines. Ce passage déjà problématique par son étroitesse, la vitesse et la force du courant perdra en visibilité par sa configuration en virage.
Les associations locales proposent un projet alternatif qui tient compte de la sécurité ainsi que de la préservation maximale de la zone des Bas-Prés.

Etant donné les dégâts irréversibles découlant du tracé proposé par le MET et qui sont décrits ci-dessus (le creusement d'un long rectangle d'un kilomètre sur 72 mètres en terrain inondable dans les zones les plus riches en biodiversité des Bas-Prés) et compte tenu du fait que la législation régissant les études d'incidences prévoit les examens approfondis des alternatives proposées, nous proposons une alternative consistant à élargir le cours actuel de la Lys d'une trentaine de mètres, pour arriver à des dimensions comparables à celles du MET.
Le but poursuivi étant d'obtenir, par ce biais, une navigation plus sécurisée, une économie énorme en volume de remblais tout en protégeant le site des Bas-Prés.
Il nous apparaît que l'économie de terres à gérer serait très conséquente.

Inondations

Le site offre une capacité d’inondation d’environ 200.000m³. A cela s’ajoute un intérêt économique en termes de coût évité lors des inondations ou de valeur d’un bassin d'orage équivalent.

Biodiversité

Les milieux
La vallée abrite une mosaïque d’habitats. Ce sont les milieux herbacés qui dominent. Les pratiques culturales variées permettent d’entretenir une bonne diversité des habitats. Certaines parcelles sont utilisées de manière peu intensive. Les plus humides sont abandonnées et constituent des habitats peu communs. Les Bas-Prés de Comines forment un ensemble marécageux exceptionnel par sa surface, sa situation au centre d'une zone urbaine et par sa valeur écologique.

La fonction de corridor biologique
Le site des Bas Prés prolonge vers l’aval l’ensemble des prairies alluviales de la vallée de la Lys. C’est le lieu de passage et de nourrissage par excellence pour la faune qui prospère le long du cours d’eau.

La fonction d'épuration

La teneur en nitrates est un indicateur important de la qualité des eaux. Elle reflète l’intensité des perturbations anthropiques, dont les sources sont variables mais liées principalement à l’agriculture.
L’aquifère de Comines-Warneton présente des valeurs en nitrates très élevées. La DGRNE (Direction générale des Ressources naturelles et de l'Environnement) indique des teneurs souvent supérieures à 50mg/l, au-delà du seuil de potabilité. Cet aquifère se trouve dans une zone vulnérable. Certains taux à Comines-Warneton atteignent 280mg/litre. Les marais de Comines-Warneton sont donc des épurateurs plus importants encore qu'ailleurs vu la teneur en nitrates.

Vision intégrée

La Lys et la Deûle forment une coulée de nature. Le projet transfrontalier de Parc de la Lys se concrétisera un jour.
Il semble que, mais pas assez chez nous, une nouvelle politique des voies d’eau se dessine, axée sur les fonctions économiques, mais cherchant aussi à intégrer les fonctions écologiques, urbanistiques et sociales. Ce n’est possible qu’avec une collaboration des trois régions (Nord/Pas de Calais, Wallonie et Flandre) et le MET."

Philippe Mouton
Eco-Vie


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