BRUXELLES:
Ville au bord de l'eau…
menacée par l'arrivée d'une usine de carburant!
Depuis plusieurs années
déjà, les associations bruxelloises réclament une vision à
long terme pour le canal et, à l’image de ce qui est fait
dans d’autres grandes villes, une meilleure intégration du
canal dans la capitale. Récemment les associations ARAU, Inter-Environnement
Bruxelles, Fietsersbond et Coordination Senne, rejoints par
les comités d’habitants de Neder-over-Heembeek, dénonçaient
à nouveau ce manque de vision et critiquaient, dans le cadre
de l’enquête publique, l’installation d’une usine de ‘bio’-carburant
au quai de Heembeek pour les raisons suivantes:
Localisation
Le quai de Heembeek est situé à moins de 200
mètres de la zone habitée de Neder-over-Heembeek,
à 300 mètres du Domaine royal de Laeken et à
1 km de la gare de Schaerbeek-Formation qui devrait devenir
une zone levier pour le développement urbain de Bruxelles.
Pourquoi installer une telle industrie dans la ville alors
que partout ailleurs, ces industries sont excentrées?
De plus, le quai de Heembeek est le seul lieu bruxellois capable
d’accueillir les grands bateaux de passagers utilisés
pour le tourisme fluvial. Pourquoi dès lors chasser
une activité écologique utilisatrice de la voie
d’eau en pleine expansion de cet endroit?
Développement durable
L’appellation usurpée ‘bio’ carburant et l’usage de la voie
d’eau (en fait très faible) sont utilisés comme des alibis
pour installer cette usine à Bruxelles. Dans le processus
de production présenté, de grandes quantités de matières premières
sont transportées sur de longues distances pour être transformées
à Bruxelles. Le produit fini et les déchets sont ensuite évacués
hors de la ville. Le bilan d’une telle activité ne peut en
aucun cas être considéré comme durable!
Un cas de mauvaise gestion du Port
Cette usine consommera 400 mètres de quai et utilisera 1,5
péniches par jour. Une si faible utilisation du quai est une
interprétation très subjective du Plan Régional d’Aménagement
du Sol qui prévoit pourtant une affectation prioritaire aux
activités liées à la voie d’eau.
Bio ou nécro-carburant?
Les effets pervers de la production de ‘bio’ carburants sont
de plus en plus souvent décriés. La couverture du Courrier
International n°864 du 24 mai 2007 avait pour titre: ‘Les
bio-carburants, une grande arnaque?’ et le Nouvel Observateur
du 9 mai 2007 relevait qu’un rapport de l’agence UN Energy
mettait en garde ‘les décideurs politiques contre les effets
négatifs que pourraient avoir les bio- ou agro-carburants
sur l’environnement et la sécurité alimentaire mondiale’.
Choix de ville/Région
La Région bruxelloise prévoit dans son schéma de Plan de Développement
International l’utilisation de deux sites riverains du canal
(Tour et Taxis et Schaerbeek-Formation) comme pôles de développement
urbains. De son côté, la Ville de Bruxelles est à l’origine
de manifestations qui visent la réappropriation du canal par
les Bruxellois. De telles politiques de développement ne sont
pas compatibles avec le redéploiement industriel proposé par
le Port de Bruxelles dans son Masterplan qui veut transformer
Bruxelles en un port ‘de transit’ alors que seule la fonction
‘à destination’ est au profit de la ville.
Ce type de décisions est symptomatique d’une gestion portuaire
qui ne prend pas en compte les intérêts de la Région et qui,
en dépit de l’Ordonnance Eau qui vise à protéger, rétablir
et renforcer la présence de l’eau dans la ville, continue
à aborder le canal de son seul point de vue industriel, sans
prendre en compte les autres fonctions d’un canal urbain.
A ce jour, aucune
décision n’a encore été prise par la commission de concertation
chargée de statuer sur la demande de permis d’urbanisme et
d’environnement de l’usine 4biofuels.
Les personnes qui veulent obtenir plus d’information sur ces
sujets peuvent prendre contact avec Mathieu Sonck d’IEB (
- +32 (0)2 223 01 01), Isabelle Pauthier de l’ARAU (
-
+32 (0)2 219 33 45) ou Dolores Baita de la Coordination Senne
(
ou +32 (0)2 206 12 03).
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