WALLONIE
/ FLANDRE: L'avenir de la Dendre
'Quelles
sont les perspectives pour la Dendre dans les années à venir?',
c’est la question que se posaient la plupart des participants
décidant de se rendre à Grammont le 20 novembre dernier. A
l’instar de la visite de terrain des 20 et 21 août, les associations
Escaut sans Frontières, De Waterkant, Natuurpunt et De Milieuboot
ont organisé ce jour-là une soirée d’information et de débat
plus formelle sur le thème 'Vision à long terme sur la Dendre'.
Différents orateurs de la Vlaamse Milieumaatschappij (VMM),
du Ministère de l’Equipement et des Transports (MET), de Waterwegen
en Zeekanaal (W&Z) et de l’Agentschap voor Natuur en Bos (ANB)
y prirent part. La discussion sur la cohérence entre Infrastructure
et Nature était ce soir-là au centre du débat.
Parole aux intervenants…
VMM
La première intervenante, Annelies Sevenant, coordinatrice
pour le bassin de la Dendre (VMM), a annoncé que le plan de
gestion du bassin de la Dendre venait d’être introduit (11/2007)
auprès du Gouvernement flamand. Ce plan de gestion intégrée
de l’eau est le résultat d’une enquête publique à laquelle
toutes les instances concernées ainsi que la population ont
pu réagir. La mise en application concrète implique, entre
autres, la (re)méandrisation de la Marcq et l’aménagement
de deux zones inondables dans la vallée du Molenbeek, deux
affluents de la Dendre. Mais… le plan se limite au territoire
flamand…
MET
Paul Dewil, représentant de l’administration wallonne des
voies navigables (MET), a illustré le plan ‘P.L.U.I.E.S.’,
initié suite aux inondations de 2003, particulièrement importantes.
Il ne vise pas à empêcher les crues de la Dendre mais plutôt
à protéger les zones vulnérables. Les cartes de l’aléa d’inondation,
représentant les zones où il existe un risque d’inondation,
sont maintenant disponibles pour l’ensemble de la Région wallonne.
Elles permettent notamment aux administrations communales
d’accorder ou… de refuser, en connaissance de cause, les permis
d’urbanisme.
Selon Marc Hospied, directeur de la Direction des Voies hydrauliques
de Tournai, gestionnaire de la Dendre (MET), un dragage du
lit de la rivière est aujourd’hui réalisé pour améliorer l’écoulement
des eaux de la rivière et ainsi permettre une meilleure évacuation
des crues. Il a également commenté les travaux de dragage
réalisés en 2005 entre Ath et Papignies ainsi que ceux prévus
au printemps 2008 entre Papignies et la frontière linguistique.
Le dragage de l’ensemble de la Dendre wallonne sera alors
terminé et son tirant d’eau rétabli à 1,9 m, permettant le
retour de la navigation de plaisance et celui de la navigation
marchande (jusqu’à 300 tonnes). L’achèvement de la première
phase du réseau RAVeL (entre Lessines, Deux-Acren et la frontière
linguistique) est également prévu. En 2009, la Dendre disposera
alors d’une piste cyclable à partir de sa source à Ath jusqu’à
son embouchure à Termonde.
W&Z
L’administration flamande des voies navigables (W&Z) était
représentée par Luc Verhaest et Sara De Troeyer du département
Haut-Escaut. La vision à long terme sur la gestion de l’eau
a été illustrée à l’aide d’un certain nombre de projets à
venir, parmi lesquels la préservation de toutes les zones
inondables naturelles, l’extension de la navigabilité de la
Dendre en aval d’Alost de 600 à 1.350 tonnes, l’amélioration
de la retenue du Bellebroek et la rénovation des barrages
de Grammont et d’Alost. La Dendre entre Grammont et Alost
aura de plus en plus une fonction récréative et écologique,
alors que la fonction économique sera revalorisée en aval
d’Alost.
ANB
Le représentant de l’Agentschap voor Natuur en Bos en Flandre
(ANB), Kurt Sannen, a expliqué que la relance du plan de gestion
de la nature (‘Natuurrichtplan’) a été réalisée en concertation
avec l’administration flamande des voies navigables. Selon
son collègue Thomas Defoort, la mise en application de ce
plan de gestion concerne, entre autres, la vallée et les rives
de la Dendre.
Ce qui importe avant tout, c’est une politique coordonnée,
la concertation et l’information... L’opinion que les deux
instances ne communiquent guère persiste dans les esprits.
Cela, malgré l’insistance de la part des instances présentes
de l’existence d’une collaboration efficace - mais peut-être
trop discrète - entre les deux régions. Dans la salle, la
demande de plus de transparence et de possibilités de participation
avant les prises de décision était fort soutenue. Il y a unanimité
sur la nécessité d’une gestion intégrée de l’eau. Ceci suppose,
d’une part, tant au sein des régions qu’au niveau interrégional,
concertation et coopération entre les instances. D’autre part,
le citoyen a, lui aussi, droit à être informé et à participer.
Un aspect parfois oublié.
La
suite?
Beaucoup de questions restent encore, après cette soirée,
sans réponse: étant donné le grand nombre de sujets, la soirée
a surtout permis d’établir un inventaire des différents plans
et réalisations. Les points noirs ont seulement été abordés,
approfondir chaque sujet étant impossible. De nouvelles activités
sont donc déjà planifiées, entre autres, une activité autour
de la qualité de l’eau et une journée d’étude sur ‘L’intégration
de l’eau dans la ville’. Pour plus d’information sur la soirée
du 20/11/07 (exposés, photos et articles de presse) et des
activités à venir, consultez le site www.escautsansfrontieres.org/FR/w_dender.html.
Dans Dendriet,
une édition de Natuurpunt, antenne dans la région de la Dendre,
n°1 - janvier 2008, Wouter Mertens a rédigé, dans son article
‘Zevenpuntenplan voor een Dender met toekomst’ sept propositions
aux politiques, réaction suite aux conclusions de la soirée
d’information et de débat du 20 novembre 2007 à Grammont.
Plus d’information dans la publication Dendriet: www.natuurpunt.be/denderstreek
(en NL uniquement).
Rebekka
Dossche et Sylvie Posel
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