header-left  
header-right facebook
  INFO n° 76 - mars 2017    
 

La tempête Dieter, moins dévastatrice que prévu:
les zones Sigma limitent les dégâts
 

La première marée de tempête de 2017 s’annonçait comme la plus dangereuse depuis des années. Heureusement, les effets attendus ne se sont pas produits. La Flandre a gardé les pieds au sec, grâce notamment à treize des zones d’inondations contrôlées du plan Sigma. Les zones Sigma captent les marées montantes d’un certain niveau, ce qui réduit sensiblement le risque de débordement.



Les Bergenmeersen à Wichelen par météo normale et tempête


L’automne et l’hiver sont des saisons propices aux tempêtes. Nous y avons droit une à deux fois par an. Exceptionnellement, les vives-eaux (un phénomène qui se produit toutes les deux semaines et se caractérise par une différence plus marquée entre marée basse et marée haute) se conjuguent à une tempête de nord-ouest en mer du Nord. Par le passé, cette dangereuse conjonction a déjà provoqué de graves inondations, notamment en 1953 et en 1976. Le jeudi 12 et le vendredi 13 janvier, nous étions dans la même situation: la tempête Dieter s’annonçait tandis que la Flandre se préparait à faire front à la première marée de tempête de l’année. Par ailleurs, les chutes de pluie et de neige prévues à l’intérieur du pays menaçaient d’aggraver encore la situation.


Deux phases d’alerte

Compte tenu de ce cocktail fatal, une marée de tempête associée à des vents jusqu’à 9 Beaufort et à des chutes de pluie et de neige, on s’attendait à ce que le niveau de l’eau dépasse 7 m DNG vendredi midi à Anvers. À Melle, les prévisionnistes craignaient que l’eau monte très haut sur le Ringvaart. Partant, la Waterwegen en Zeekanaal NV (W&Z) a décidé, sur le conseil du Waterbouwkundig Laboratorium, d’annoncer les phases d’alerte "simple marée de tempête" et "marée de tempête dangereuse".
À Anvers, l’eau est finalement montée jusqu’à 6,47 m DNG. Elle n’a donc pas débordé au-dessus de la pierre bleue qui recouvre le mur du quai. Dans la nuit du jeudi au vendredi, le bassin de l’Escaut maritime a enregistré des niveaux d’eau élevés, jusqu’à 6,73 m DNG. "Faire des prévisions précises à l’avance s’avère compliqué", explique Wim Dauwe, chef du département Zeeschelde à la W&Z. "Le niveau des eaux dépend également des champs de vent. Il peut croître sous l’effet de vents contraires, par exemple un fort vent d’ouest à nord-ouest, qui refoulent les eaux de l’Escaut maritime. Nous avons déjà pris toute une série de mesure afin de protéger la population contre ces menaces potentielles."


Passage interdit

Mercredi soir, la W&Z a fermé les portes du barrage sur les quais de l’Escaut à Anvers. Une interdiction de stationner avait été promulguée pour le jeudi et le vendredi. En aval, le gestionnaire des voies navigables a également fermé tous les barrages sur l’Escaut. À Gand, les écluses de retenue ont elles aussi été verrouillées afin de protéger le centre de la ville.
Inondations dans la zone d’inondation contrôlée
du Zennegat à Malines
Les touristes se sont vu barrer l’accès aux digues longeant les rivières des zones Sigma. Il faut savoir en effet que l’eau excédentaire s’écoule le long de ces 'digues de débordement' dans les zones d’inondations. Vendredi entrait en vigueur une interdiction totale de naviguer ('restriction') pour tout le trafic fluvial sur l’Escaut maritime en amont de Wintam, sur le Rupel, la Basse-Dyle et la Nèthe inférieure afin que les vagues créées par les navires ne viennent pas surcharger les digues. Certains services de bac dans le petit Brabant ont à leur tour été provisoirement interrompus.
À la côte, les sacs de sable se sont révélés très utiles dans le Sas Slijkens à Ostende. Ils devaient empêcher l’eau du canal de pénétrer dans le quartier et de provoquer des dégâts dans les maisons avoisinantes. À Beernem, l’écluse de retenue a été fermée afin de protéger Bruges, tandis que la Dampoortsluis et la Verbindingssluis ont permis d’évacuer l’eau. Ce qui a interdit toute navigation entre Gand et les ports maritimes.


Une première pour le Zennegat!

Dans la nuit du mercredi au jeudi, la zone d’inondations contrôlée du Zennegat à Battel (Malines), tout juste aménagée, a servi pour la première fois à retenir une partie des eaux de la Dyle. Outre le Zennegat, douze des seize zones d’inondations contrôlées existantes ont été utilisées entre le 12 et le 14 janvier: Tielrodebroek (Temse), Groot Schoor et Lippenbroek (Hamme), Uiterdijk (Dendermonde), Scheldebroek (Zele/Berlare), Potpolder I (Waasmunster), Bergenmeersen et Paardeweide (Wichelen et Berlare), Bovenzanden (Heindonk), Anderstadt I et II, ainsi que le Polder de Lier (Lier). Le point culminant de la marée de tempête avait été annoncé pour le vendredi après-midi, mais finalement, les eaux sont montées moins haut que prévu. Par un heureux hasard, un champ de vent dangereux a influencé le niveau des eaux à marée basse seulement. Les basses eaux ont été plus importantes que d’habitude, mais tout risque d’inondation a été exclu.
Contrairement à ce qui avait été annoncé, les polders de Kruibeke - d’une surface de 600 hectares, ce qui en fait la principale zone d’inondations contrôlée de Flandre - n’ont pas été submergés. À cet endroit, l’eau n’a pas atteint un volume suffisant. Les polders ne se remplissent que lorsque l’Escaut atteint une hauteur de 7 m DNG. Cette zone naturelle, un incontournable pour les marcheurs et les cyclistes, a par contre été totalement interdite au public pendant la marée de tempête.



Le Zennegat à Malines par météo normale et marée de tempête



Une super tempête?

Finalement, l’eau est montée moins haut que prévu. Mais treize des seize zones d’inondations contrôlées flamandes ont dû récupérer temporairement l’excédent d’eau. Ce qui a permis d’éviter des inondations en amont. Grâce à l’aménagement de zones d’inondations, le plan Sigma protège des milliers de Flamands installés le long de l’Escaut et de ses affluents contre le risque de débordement. Un luxe qui n’a rien de superflu: des rapports sur le climat indiquent que la probabilité d’une supertempête se renforce en raison des changements climatiques, de la hausse du niveau de la mer, du stress thermique ressenti dans les villes, etc. Le plan Sigma s’achèvera à l’horizon 2030 et nous permettra de voir venir pendant les cent prochaines années.



Pour de plus amples informations: www.sigmaplan.be
Auteur: Waterwegen en Zeekanaal NV




 
Retour vers le sommaire >