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  INFO n° 73 - mars 2016    
 

Les microcentrales hydroélectriques:
un potentiel d’électricité verte?
 

L’électricité est une énergie dite ‘secondaire’ car elle est produite en transformant une énergie primaire. Bien que l'expansion des charbonnages au 19ème siècle fut l'un des moteurs de son développement économique, la Belgique dépend aujourd’hui pour plus de 95 % d’importations d’énergie primaire (pétrole, gaz naturel, charbon, uranium).

Près de la moitié de l’électricité belge est produite dans les centrales nucléaires (uranium). Près d’un tiers est produit dans les centrales thermiques (charbon, pétrole, gaz naturel). Le reste est produit à partir d’énergie primaire existante en Belgique (éolienne, solaire, hydraulique, biomasse, biogaz).

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Production net d’électricité en Belgique par secteur en 2014



Moulins à eau et électricité verte

Suite aux décisions politiques qui ont tendance à favoriser les énergies renouvelables dans l’approvisionnement énergétique, certains propriétaires de sites anciens sont tentés de réhabiliter leurs moulins en microcentrales hydroélectriques. En Wallonie, le nombre de moulins historiques réutilisables dépasse les 1500. En Flandre, environ 300 moulins réutilisables ont été répertoriés. Ces moulins représenteraient un potentiel supplémentaire de 20 MW d'électricité verte d'ici 2020.

Un potentiel d’énergie hydraulique réside également dans l’équipement d’écluses et de station d’épuration. En effet, l'exploitation de petites chutes d'eau à l'aide des vis d'Archimède1 présentes en début de station est un moyen de production d'énergie renouvelable en voie de développement. Il en va de même pour les écluses où l'eau retenue en amont des écluses peut servir à actionner des turbines hydrauliques.

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Les centrales hydroélectriques au fil de l’eau sont principalement installées dans les sous-bassins de la Meuse, de l’Amblève et de la Semois-Chiers.


Le développement de la petite hydroélectricité représente cependant un obstacle à la libre circulation des poissons. D’un point de vue écologique, l’implantation d’un barrage va générer, en amont de celui-ci, une zone de calme et de sédimentation. Ce dépôt de sédiments a pour conséquence de recouvrir la végétation aquatique et de priver le poisson d’alimentation ou encore de substrat de ponte. De plus, le barrage aura pour effet de modifier complètement le milieu. Par la diminution de la vitesse du courant, on passe d’une eau vive à une eau calme et les populations piscicoles initialement présentes dans le cours d’eau en seront bouleversées. En aval, le barrage aura pour effet d’accentuer la vitesse de l’eau et son pouvoir érosif.

Pour permettre la libre circulation des poissons, chaque barrage constituant un obstacle devrait être aménagé d’une passe à poissons ou d’une turbine ‘fish friendly’. Un tel projet est à considérer dans une perspective plus large afin de considérer le cours d’eau dans son ensemble.


Sources:
- 'Hydroélectricité: les propriétaires de petits moulins prêts à se battre' >>
- 'D’où viennent l'électricité et le gaz que l’on consomme en Belgique?' >>
- 'Les certificats verts et l’électricité renouvelable' >>
- 'Investissons ensemble dans la production locale d'énergie!' >>
- 'Hydroélectricité: 7 sites équipés en Belgique en 2014' >>
- 'L'eau, force motrice pour produire de l'électricité' >>
- 'Une énergie renouvelable, oui mais ...' >>
- 'Etude expérimentale et optimisation des performances hydrauliques des vis d'Archimède utilisées
  dans les microcentrales hydroélectriques' >>



1 La vis d’Archimède est utilisée pour l’élévation des eaux usées dans les stations afin que le processus d’épuration se fasse ensuite sous influence de la gravité.


 
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