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  INFO n° 71 - novembre 2015 SPÉCIAL CLIMAT  
 

Natagora
Climat et biodiversité: intimement liés
 

Le changement climatique est en marche même si cette urgence semble bien loin dans les agendas politiques. Le réchauffement pourrait devenir la principale cause de disparition des espèces d'ici la fin du 21è siècle. Or, les espaces naturels, oubliés du débat, peuvent jouer un rôle de puit de carbone et de tampon pour les espèces impactées.



Ici et maintenant

Depuis le début des relevés météorologiques en Belgique en 1833, la température moyenne a augmenté de 2°C dans notre pays. L’impact sur la biodiversité en Wallonie et à Bruxelles est indéniable. Certaines espèces apparaissent (guêpier d’Europe, araignées, libellules), d’autres sont menacées (tétras-lyre, pipit farlouse). Le retour des migrateurs est de plus en plus précoce, de l’ordre d’un jour tous les quatre ans. Ces changements risquent notamment de désynchroniser les disponibilités de nourriture et de priver les espèces de lieux de nidification.


L’importance des zones protégées

Les zones naturelles protégées jouent de nombreux rôles face aux changements climatiques. Elles régulent l’émission des gaz à effet de serre dans l’atmosphère en fonctionnant comme puits de carbone. Les écosystèmes variés jouent un rôle de protection contre les phénomènes extrêmes, comme la mangrove qui représente une barrière naturelle face aux inondations. De plus, face aux dérèglements dus au réchauffement, un vaste réseau de zones naturelles joue un rôle de refuge pour les espèces dont les aires de répartition changent.


Repenser l’énergie de manière raisonnée

Des investissements et des politiques courageuses dans les économies d’énergie, les énergies renouvelables et l’empreinte carbone doivent voir le jour à tous les niveaux de pouvoir pour limiter le réchauffement. Cependant, certains projets à image verte sont en fait désastreux pour la biodiversité. Les agro-carburants, par exemple, impliquent la conversion d’habitats naturels ou nourriciers en en zones de culture monospécifique, et donc une catastrophe écologique qui contrebalance l’économie de gaz à effet de serre. Autre exemple, l’énergie éolienne doit être développée, mais sans mettre en péril les populations de certaines espèces d’oiseaux sensibles à l'éolien, les couloirs migratoires ou les populations de chauves-souris. La lutte contre les changements climatiques ne doit pas devenir un prétexte économique, elle doit rester au service de la sauvegarde de la planète.


Réagir au niveau local

En Belgique, les activités humaines, responsables notamment de la fragmentation des paysages, aggravent les effets du réchauffement en entravant les changements d’aire de répartition des espèces peu mobiles. En plus de la réduction des gaz à effet de serre, une politique ambitieuse de mise en place d’aires naturelles protégées constitue donc une action essentielle de l’adaptation aux changements climatiques. La conservation, la restauration et le développement de la biodiversité peuvent et doivent donc faire partie intégrante de la stratégie pour faire face aux changements climatiques.


Que soutient Natagora face aux changements climatiques?

  • Il est essentiel de réduire de toute urgence notre production de gaz à effet de serre, non seulement en diminuant la part des énergies fossiles dans le paquet énergétique, mais aussi en diminuant notre consommation d’énergie.
  • Il est essentiel d’augmenter les surfaces de milieux naturels protégés. En effet, la plupart des habitats naturels (forêt, tourbière…) constituent des puits de carbone très efficaces. De plus, la multiplication de ces espaces permet de réduire l’impact des changements climatiques sur la biodiversité.
  • Les choix de politique agricole doit mieux prendre en compte le rôle de puits de carbone des sols agricoles, et arrêter rapidement leur dégradation actuelle (notamment le labour des prairies dans nos contrées).



En savoir plus: www.natagora.be/climat





 
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