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  INFO n° 71 - novembre 2015 SPECIAL CLIMAT  
 

Afterwork climat & eau - En kayak vers la COP21!
Message de Coordination Senne
 

Le changement climatique affecte d’ores et déjà et affectera de plus en plus la quantité et la qualité de l’eau continentale et les écosystèmes aquatiques, notamment via l'intensité et la fréquence croissante des événements hydrologiques extrêmes, tels que les inondations et sécheresses ainsi que l’élévation du niveau des océans, ce qui représente une menace pour la sécurité, le développement économique et social et pour l’environnement. 1

Chez nous, les différentes projections climatiques s’accordent pour un scénario avec une augmentation de la température moyenne annuelle, des hivers plus doux et pluvieux, des étés plus chauds et secs avec des pluies intenses plus fréquentes. Ces tendances ont des effets évidents sur nos ressources en eau et augmentent la vulnérabilité des populations et de leur environnement. Citons certains de ces risques: 2
  • Risque d’inondation persistant et évolutif avec un caractère saisonnier plus important: des pluies hivernales plus abondantes augmentent le risque de crue des cours d’eau et de saturation des ouvrages de collecte et d’évacuation des eaux en milieu urbain; tandis qu’en été un climat plus sec participe au phénomène d’encroûtement et d’imperméabilisation des sols, augmentant ainsi le risque d’inondation et d’érosion lors des fortes pluies résiduelles.
  • Baisse de qualité des eaux de surface: la diminution des débits en été concentre les polluants; l’augmentation de la température de l’eau entraîne une diminution de la concentration en oxygène; le risque d’eutrophisation est exacerbé, de même que la perte de biodiversité et la diminution de la capacité d’autoépuration,...
  • Incertitude quant à la recharge des nappes d’eaux souterraines: avec un climat estival plus chaud et sec, la demande en eau de la population augmente (usage domestique, agriculture), l’évapotranspiration est plus importante tandis que l’efficacité de l’infiltration des nappes souterraines diminue.

Ce que nous demandons

1 - Un accord ambitieux à Paris pour limiter au maximum les conséquences dramatiques du changement climatique sur notre environnement.

2 - Une gestion de l’eau à l’échelle du bassin versant.

"Les bassins sont les espaces naturels où l’eau s’écoule en surface ou dans le sous-sol: ce sont les territoires appropriés pour la gestion des ressources en eau. Les actions d’adaptation au changement climatique doivent donc être mises en œuvre à l’échelle des bassins versants, par une gestion coordonnée, participative, solidaire, intégrée et durable des ressources en eau, afin d’assurer leur efficacité." 1

  • Ça parait logique, pourtant, dans notre bassin de la Senne à cheval sur 3 régions, les inondations sont plus fréquentes et plus graves ces dernières années.
  • Si l’urbanisation, le caractère obsolète des infrastructures d’évacuation de l’eau et la complexité hydraulique de cette vallée (en raison de son caractère artificiel et des nombreux liens qui unissent la Senne et le canal) sont pointés du doigt, le morcellement des compétences dans la gestion de la Senne, du canal et de leurs affluents et l’absence de gestion intégrée à l’échelle de la vallée rendent la mise en œuvre de solutions durables très complexes!
  • Nous pensons qu’il est essentiel de renforcer la coordination, coopération, consultation et mise en œuvre de mesures d’adaptation et le partage des bénéfices et responsabilités à l’échelle du bassin de la Senne.
  • C’est également valable pour les vallées bruxelloises dont les rivières prennent leur source en Flandre.
3 - Renforcer le rôle des écosystèmes aquatiques face au changement climatique.

Nos vallées, cours d’eau et zones humides sont fortement impactés par l’activité humaine. Les dérèglements climatiques aggravent et aggraveront encore ce bilan. Or, ces mêmes écosystèmes réduisent notre vulnérabilité aux changements climatiques et minimisent leurs impacts:
  • Les vallées sont importantes dans la temporisation et la ventilation des Îlots de chaleur urbains.
  • Les zones humides inondables en période de crue jouent un rôle de tampon dans la protection contre les inondations.
  • Les espaces perméables en zone urbaine permettent à l’eau de pluie de s’infiltrer, réduisant le phénomène de ruissellement - pouvant causer des inondations en fond de vallée et l’entrainement de particules et déchets urbains vers les milieux aquatiques.
  • Les cours d’eau présentent un potentiel énorme en termes de maillage écologique: ce sont des corridors écologiques, favorisant le déplacement des espèces, le développement de la biodiversité - nécessaire au bon fonctionnement des écosystèmes.
La protection, restauration ou le développement de ces zones nous semble donc primordial pour une gestion à long terme de nos villes et de notre environnement, et particulièrement la restauration du réseau hydrographique et de l’hydromorphologie de nos cours d’eau.

Les canaux - comme le ‘canal de la Senne’ sur lequel nous nous trouvons - doivent être considérés comme des cours d’eau à part entière et la gestion intégrée doit également leur être appliquée. Leur potentiel écologique doit être mis en valeur, au sein d’une vision intégrée qui valorise leurs multiples fonctions (gestion de l’eau et inondation, intégration dans la ville, maillage vert et bleu et autres fonctions écologiques décrites plus haut, mobilité douce, transport fluvial, loisirs, économie circulaire…) pour leur permettre aussi de jouer les rôles décrits ci-dessus.

4 - Le travail d’information, d’éducation et de sensibilisation à l’environnement mené par le secteur associatif est crucial... et il mérite d’être correctement soutenu par les pouvoirs publics.




Coordination Senne-Coördinatie Zenne






Références:
1 Réseau International des Organismes de Bassin. Pacte de Paris sur l’eau et l’adaptation au changement climatique dans les bassins des fleuves, des lacs et des aquifères. Octobre 2015.
2 Bruxelles Environnement. Projet de plan de gestion de l’eau de la région de Bruxelles-Capitale 2016-2021. Juin 2015.


 
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