La Meuse, une marque forte

La nature du 'Rivierpark Maasvallei', véritable aimant à touristes

Laissons la Meuse suivre son cours, la nature et les touristes y trouveront leur compte. Telle est l'idée qui sous-tend le 'RivierPark Maasvallei', un projet transfrontalier inauguré le 24 octobre 2012. Alors que la Flandre et les Pays-Bas se chamaillent au sujet de l'Escaut et du polder Hedwige, ces deux entités ont trouvé un terrain d'entente sur les rives d'un autre grand fleuve, la Meuse.
Le RivierPark couvre une superficie de 15.000 hectares, son axe vital est constitué par les 2.500 hectares de nature aquatique qui colonisent les rives de la Meuse, jalonnées d'un chapelet d'anciens villages, châteaux et paysages façonnés par l'homme. Au Limbourg, un tronçon sinueux de la Meuse long de 45 kilomètres marque la frontière entre la Belgique et les Pays-Bas. C'est l'unique tronçon du cours d'eau qui a échappé à la canalisation.



Lit majeur

L'idée de ce projet vient des collaborateurs de 'Regionaal Landschap Kempen en Maasland'. Ce sont eux également qui ont créé le premier parc national de notre pays, le Parc National de la Haute Campine. Lambert Schoenmaekers y est chef de projet depuis 2005. Il a rassemblé 31 partenaires issus des communes, des provinces, de 'Toerisme Vlaanderen', de la s.a. De Scheepvaart (le gestionnaire flamand des voies navigables), etc. Le RivierPark ne possède pas de statut juridique. Le terme 'Rivierpark' est plutôt appelé à devenir un nom, une marque forte. L'idée maîtresse du projet est de rendre à la Meuse l'espace nécessaire pour déborder en hiver. Une idée née à la suite des marées hautes de 1993 et 1995. Le fleuve est resté trop longtemps à l'étroit entre des digues trop hautes et trop nombreuses. "La Meuse était comme un chien attaché trop court", explique Lambert Schoenmaekers. Alors que s'il coule dans son lit majeur, la nature conserve toutes ses chances.

Dans la vallée de la Meuse, un autre élément décisif a toujours été l'exploitation du gravier. Cette exploitation a laissé des traces, mais elle est soumise à des restrictions depuis 2009. L'exploitation est uniquement autorisée dans le lit du fleuve si elle participe à la protection du milieu naturel ou à la prévention d'inondations. Une à une, les anciennes carrières se transforment en zones naturelles et bénéficient d'une gestion adaptée.
Le Plan régional prévoyait une zone naturelle de 850 hectares côté flamand. Mais dans la pratique, il s'est avéré que sa surface ne dépassait pas 150 hectares, le reste étant occupé par l'agriculture et l'exploitation du gravier. Cinq ans plus tard, la surface de la zone naturelle s'élevait à 650 hectares. 'Regionaal Landschap' entend même aller au-delà des 850 hectares prévus.

Marjolaine sauvage


"Cela n'a rien d'exagéré", estime Lambert Schoenmaekers. "La vallée de la Meuse est un corridor naturel important, il fait partie du réseau européen Natura 2000 et, sur la base des accords du Ruimtelijke Structuurplan Vlaanderen (Schéma de structure d'aménagement de la Flandre) et de l'actuel accord du gouvernement, la Flandre doit encore rendre plus de 28.000 hectares à leur état naturel."
Les résultats sont d'ores et déjà visibles. Des dizaines de plantes, dont la marjolaine sauvage, sont de retour, les libellules se multiplient, même le castor est revenu! Ce milieu naturel est appelé à devenir un pôle d'attraction pour les touristes.
Le RivierPark Maasvallei va investir de gros moyens dans le développement de l'aspect récréatif de cette magnifique nature, que ce soit pour les ornithologues, les promeneurs, les cyclistes, les kayakistes ou encore les pêcheurs. Cinq villages mosans ont été sélectionnés comme points d'entrée, avec des possibilités de parking. Du nord au sud, il s'agit des villages de Kessenich, d'Aldeneik, de Stokkem, de Leut et d'Oud-Rekem. Les caractéristiques locales ont été renforcées grâce à quelques actions de rafraîchissement. Par exemple, la place et le cimetière de Leut ont bénéficié d'une verdurisation.
Aujourd'hui, 400.000 personnes visitent chaque année la vallée de la Meuse. Les recettes du réseau cycliste sont estimées à 16 millions d'euros. Les néerlandais viennent même voir ce beau tour de force réussi par les flamands. Un bon début… "Il nous reste quinze années de travail", estime Lambert Schoenmaekers. Il rêve déjà du jour où la vallée de la Meuse aura la même allure que les îles Wadden.

Source: De Standaard, lundi 22 octobre 2012
(auteur Tom Ysebaert)
Pour des plus amples informations, visitez le site
de Regionaal Landschap Kempen en Maasland (néerlandais).

Remerciements à Lambert Schoenmaekers,
chef de projet Maasvallei (RLKM).


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