Transposition de la DCE en France:
le citoyen et les méandres administratifs

Certes les objectifs fixés par la Directive Cadre Eau ont été déterminants pour obliger les Etats riverains à prendre les mesures nécessaires pour les atteindre dans les délais impartis (2015). Industriels, agriculteurs, aménageurs ont des normes à respecter. Devant l'ampleur des travaux à entreprendre en matière d'assainissement domestique, de réduction de rejets polluants (industriels et agricoles), des aides financières ont été accordées et des dérogations quant aux délais fixés. Les échéances sont précises et actuellement, certains objectifs ne sont pas atteints. C'est ainsi que la France vient de se voir infliger de lourdes amendes pour ne pas avoir su imposer aux agriculteurs une réduction des nitrates plus drastique.

L'action permanente 'de terrain' des associations, a certainement largement contribué à la renaissance du bassin de l'Escaut: veille de rejets intempestifs ou d'embâcles trop importants, remontées d'information auprès des services, beaucoup de sensibilisation auprès du grand public et surtout des écoles, collèges, lycées... Autant d'initiatives qui demandent beaucoup d'engagements avec parfois des résultats 'trop' lents aux yeux de ceux qui les organisent mais qui années après années s'avèrent déterminantes pour accompagner les dispositifs réglementaires. Le rôle citoyen s'exerce aussi par une présence régulière au sein de diverses commissions locales voire internationales. Cela permet de témoigner auprès d'élus ou de techniciens d'actions positives voire exemplaires menées ici ou là, d'alerter sur les nuisances qu'un aménagement territorial conçu sans appropriation de la spécificité d'un territoire pourrait induire à long terme (rôle de mémoire). Ce sont ces complémentarités qui favorisent les priorités à respecter pour améliorer l'état de l'Escaut et de ses affluents, un bassin considéré comme un égout à ciel ouvert il y a à peine 10 ans.

La Commission Internationale de l'Escaut (CIE) joue un rôle important de par les nombreuses rencontres entre acteurs de bassins, de pays différents afin de mettre en œuvre par exemple des systèmes d'alerte précieux en cas d'inondations ou de pollutions accidentelles. Pour avoir assisté au groupe de travail 'communication', la variété des questions soulevées est impressionnante et les recommandations sont pertinentes et indispensables à appliquer rapidement. EDA ne peut que regretter amèrement que le rôle de la CIE ne soit que consultatif et ne se cantonne qu'à celui d'observateur!


Anita Villers
Environnement Développement Alternatif - Lille (EDA)

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