Eau et nature main dans la main:
la nature du Meetjesland retrouve ses liens
avec celle des Pays-Bas

La Vrouwkenshoekkreek (crique du Vrouwkenshoek) à Sint-Laureins fut un jour l'une des plus belles criques du Meetjesland1 en Flandre. Dans les années cinquante, elle a été en grande partie comblée avec du sédiment provenant du canal Léopold tout proche qui a été à l'époque élargi et approfondi, ce qui a provoqué la disparition de ce biotope typique à la faune et à la flore caractéristique, et son remplacement par une prairie de faible valeur écologique.
Aujourd'hui, la crique est remise à l'honneur et la nature se voit redonner toutes ses chances. Elle a retrouvé sa connexion avec la Blokkreek aux Pays-Bas et ces deux criques peuvent désormais jouer un rôle dans la gestion de l'eau. Ce projet participe donc à la concrétisation des objectifs de la Directive-Cadre européenne sur l'Eau. Il prépare également cette zone frontalière aux conséquences du changement climatique.
Différents partenaires de la région flamando-zélandaise ont joint leurs efforts pour que l'eau y retrouve toute sa place et pour échanger des connaissances. Car l'eau ne s'arrête pas aux frontières…

Vrouwkenshoekkreek avant sa restauration
Après le comblement de la Vrouwkenshoekkreek dans les années '50, les terres l'entourant sont restées aux mains de propriétaires privés durant plusieurs décennies. Dans les années '90, Natuurpunt a pu acquérir le terrain et élaboré des projets pour restaurer la crique dans son état originel et la relier à nouveau à la Blokkreek, restée intacte, de l'autre côté de la frontière.

Un projet international ambitieux

Le projet 'Natuurlijk water' (Eaux naturelles), dont font partie la remise en état de la Vrouwkenshoekkreek et son raccordement à la Blokkreek, a été approuvé en 2009 dans le cadre du programme Interreg IV. La Waterschap Scheldestromen (Office néerlandais des eaux de l'Escaut), Natuurpunt, la province de Flandre-Orientale, le Generale Vrije Polders (wateringue) et la commune de Sint-Laureins ont collaboré à ce projet international.
Cette initiative était unique en son genre. Jamais encore des travaux d'une telle envergure n'avaient été entrepris pour restaurer une crique et créer un corridor vert par-delà une frontière.
Deux autres thèmes sont venus s'y ajouter : le rétablissement de la fonction de préservation de la biodiversité qu'exercent des digues fleuries et l'optimisation de la qualité des eaux en zone rurale.

Restauration Vrouwkenshoekkreek

Davantage de zones naturelles, nouvelles opportunités

La Vrouwkenshoekkreek réaménagée
La Vrouwkenshoekkreek a retrouvé son état initial depuis peu : les sédiments qui y avaient été déposés ont été entièrement enlevés afin que la biodiversité d'autrefois puisse à nouveau s'y développer dans toute sa splendeur. La restauration de la crique passait également par une restauration de ses liens avec la Blokkreek.
Cette dernière se situe en territoire néerlandais et a également bénéficié d'une campagne de remise en état. Le dragage d'une couche de limon a rendu à la crique sa profondeur d'origine, une bénédiction pour les plantes et les animaux. Ce corridor vert constitue un instrument idéal pour préparer la zone frontalière aux conséquences du changement climatique. En cas de déficit ou d'excès d'eau, il sera possible de faire appel aux criques des deux côtés de la frontière.

Gestion de la nature et de l'eau

Natuurpunt assurera la gestion de l'environnement naturel de la Vrouwkenshoekkreek. La province de Flandre-Orientale surveillera quant à elle le niveau de l'eau. L'objectif visé est de mettre en place un régime naturel, c'est-à-dire un niveau plus élevé en hiver qu'en été, afin de respecter la nature. Ce régime est à l'exact opposé de ce qu'il se passe dans les polders où le niveau estival est plus élevé en été qu'en hiver pour favoriser l'agriculture. Deux nouveaux barrages seront aménagés à cet effet.



1 Le Meetjeslands krekengebied (région des criques du Meetjeslands) est une région située dans la province de Flandre-Orientale près de la frontière néerlandaise. La mer y a fait des incursions régulières à partir du 12e siècle, déposant chaque fois de nouvelles couches d'argile marine fertile et creusant des chenaux dans le paysage. Tous ces mouvements sont attestés, aujourd'hui encore, par les innombrables criques qui parsèment la région, généralement remplies d'eau saumâtre (saline). Aujourd'hui, cette zone est essentiellement dédiée à l'agriculture. Il subsiste cependant des pans entiers de nature préservée, d'une valeur inestimable. Le Meetjesland est traversé par le canal Léopold, qui a été aménagé pour drainer cette zone lorsque les Pays-Bas ont fermé la connexion avec l'Escaut occidental (par le Braakman) après la proclamation de l'indépendance de la Belgique.

Ressource: Newsletter 'De Waterstand (juni 2012)', la nouvelle lettre d'info de la province de la Flandre orientale sur leur gestion d'eau (en néerlandais)

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