La biodiversité observée au niveau local
dans la province d'Anvers

En 2008, sous l'impulsion du projet mondial 'Countdown 2010' 1, la province d'Anvers a lancé une campagne intitulée 'Biodiversiteit lokaal BEkeKEN' (la biodiversité observée au niveau local). Joignant ses efforts à ceux de 66 villes et communes, la province met tout en œuvre pour faire progresser la biodiversité dans les vallées.

Pas besoin de se rendre dans la jungle, dans le désert ou au Pôle Sud pour œuvrer à la biodiversité ! Nous pouvons agir dans notre jardin aussi… En 2008, la province d'Anvers s'est intéressée à la vie se développant autour des ruisseaux qui la traversent. Sa campagne provinciale 'Biodiversiteit Lokaal BEkeKEN' ambitionnait de convaincre le plus grand nombre possible de communes et villes de la province de signer la Charte Countdown 2010 en vue d'un objectif commun : faire progresser la biodiversité dans les vallées. Au final, 66 entités sur 70 ont décidé de soutenir cette campagne.

La décision de faire progresser la biodiversité dans les vallées a été mûrement réfléchie : ces lieux sont en effet des facteurs essentiels de biodiversité, qui abritent, de la source à l'embouchure, de nombreuses espèces prioritaires au niveau provincial comme la libellule, le martin-pêcheur et le chabot. De plus, les vallées constituent des éléments de jonction au sein de l'environnement mais aussi entre les gestionnaires. De nombreux cours d'eau traversent en effet le territoire de plusieurs communes.

Aménagement avant-berge à Rumst
Durant la période 2008-2012, 47 communes ont mené des actions concrètes ou ont sélectionné la vallée dans laquelle elles souhaitent agir. D'autres sont encore à la recherche d'une action adéquate. Les actions menées diffèrent fortement en termes d'échelle. Par exemple, la commune de Merksplas a accroché des nichoirs pour bergeronnettes printanières alors que Wommelgem a aménagé un nouveau cours d'eau ainsi qu'une zone d'inondation naturelle. D'autres ont choisi d'aménager des mares, des frayères ou des berges d'étang.

Déblaiement de la digue Viersels Gebroekt
à Zandhoven
La province d'Anvers s'y est mise elle aussi. Les derniers obstacles à la migration des poissons sur la Kleine Aa of Weerijs à Wuustwezel ont été aplanis afin que les poissons venant des Pays-Bas puissent rejoindre le domaine militaire du Groot Schietveld pour se reproduire. Dans la Viersels Gebroekt à Zandhoven, l'interaction entre le réseau de fossés et de cours d'eau et les prairies humides qui les bordent a été restaurée, tout comme l'habitat des chabots, loches et barbotes. Trois castors ont été récemment observés dans la zone, pour la plus grande fierté de la province ! Depuis 2010, la province prévoit en outre des subsides pour les communes qui décident de procéder à des travaux structurels destinés à améliorer la biodiversité dans les vallées.

Le cahier central du bulletin d'information sur l'environnement de la province, zOOm, publie tous les trimestres des rapports sur ces actions diverses. Un site internet a par ailleurs été créé pour diffuser des informations générales concernant cette campagne.

Dans les années à venir, la province poursuivra ces efforts en faveur de la biodiversité dans les vallées fluviales mais aussi étendre son action à des infrastructures vertes dans le paysage. Les berges, drèves, bords boisés, lisières de forêts et autres éléments verts revêtent en effet une grande importance pour plantes et animaux en tout genre.

Ce projet est cofinancé par le projet européen SOLABIO, pour 'SOorten en LAndschappen als dragers voor BIOdiversiteit' (les espèces et sites naturels comme porteurs de la biodiversité).


1 Countdown 2010 : en 2001, les pays européens ont décidé de mettre un terme à la disparition d'espèces végétales et animales avant 2010. Ils ont donc lancé la campagne 'Countdown 2010' en 2004.
2 Migration des poissons : à l'instar d'autres espèces végétales et animales, les poissons ont également besoin d'itinéraires de migration pour pouvoir se déplacer librement au sein des réseaux aquatiques. Selon leur espèce, les poissons migrent sur des distances plus ou moins longues, à la recherche de frayères mais aussi de zones de repos et d'alimentation adaptées. Les interventions humaines sur les cours d'eau (qu'il s'agisse d'ouvrages d'art comme des ponceaux, barrages, moulins hydrauliques, écluses et ponts, de travaux de voûtement, par exemple sous des places ou des villes, de siphons, de pompes d'épuisement ou encore de centrales hydroélectriques) compliquent ou bloquent la migration vers l'amont ou vers l'aval des poissons, quand elles ne les tuent ou ne les blessent pas.


Sandra Vandewiele - Conseiller
Service Environments et Nature durable, Province d'Anvers


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