'L'eau dans l'environnement urbain'

Le 17 octobre 2011 s’est tenue à Diest la journée d’étude 'L'eau dans l'environnement urbain' organisée par les Secrétariats de bassin des bassins du Démer, de la Dyle-Senne et de la Meuse en collaboration avec Escaut sans Frontières, avec pour thèmes centraux le régime et la gestion des eaux dans un environnement urbain. Le présent numéro d’Escaut sans Frontières Info reprend et approfondit ces sujets.

La directive-cadre européenne sur l'eau (2000) a été incorporée à la législation flamande en 2003. Cette directive décrit les instructions pour l’aménagement des environnements (non) urbanisés. Ce principe devrait beaucoup plus être mis en pratique. Qu’entendons-nous par là?

Journée d’étude 'L'eau dans l'environnement urbain',
le 17/10/2011 à Diest
Un grave problème qui se pose dans nos zones urbaines vient de la forte imperméabilisation (étanchéité) de la couverture du sol. En cas de pluies abondantes, l’écoulement d’énormes quantités d’eau provoque la dilution des eaux usées qui surchargent à leur tour les installations d’épuration des eaux d’égout. A cela s’ajoute également le débordement des eaux sales diluées encore non traitées directement dans les ruisseaux et les rivières. Une bonne solution à ce problème serait de dissocier la collecte des eaux pluviales du réseau d’égout. Il s’agit d’un des principaux principes de la démarche d’une 'construction neutre du point de vue de l’eau'. Cette démarche peut se situer à différents niveaux: maison, quartier ou ville entière:
  • Au niveau de la maison, la collecte des eaux pluviales joue un rôle crucial. Empêcher cette eau pluviale de couler directement dans les égouts permet d’éviter de nombreuses inondations. L’eau collectée peut être récupérée pour alimenter les chasses d’eau, les machines à laver, etc.
  • Au niveau du quartier, les eaux collectées peuvent être stockées sur place. Une bonne méthode provient des systèmes d’évacuation des eaux par infiltration. Ce système de 'fossés' ouverts assure l’évacuation des eaux pluviales collectées au niveau des maisons en lui permettant de s’infiltrer lentement dans le sol. Ce principe peut être utilisé en combinaison avec diverses formes d’activités récréatives: par exemple une plaine de jeux aquatiques donne au quartier un cachet agréable.
  • L’application de principes semblables au niveau de la ville permet à celle-ci d’être 'neutre du point de vue de l’eau'. C’est pourquoi les 'doigts bleus-verts' sont indispensables en ville.
Outre l’imperméabilité les sols dans les zones urbanisées, un autre facteur joue un rôle de poids dans le problème que l’eau provoque parfois dans nos régions: la réduction de l’'effet éponge' des zones rurales. Les paysages naturels que connaissaient nos aïeux ont été aménagés au fil des siècles afin d’accélérer l’écoulement de l’eau. Avec le redressement des rivières ou le bétonnement des berges on croyait que plus l’eau arrive rapidement à l’embouchure de la rivière, plus le risque de problème à l’intérieur des terres se réduit. La disparition de ces paysages naturels 'hydrauliques' a cependant provoqué une accentuation de l’érosion ainsi qu’une accélération de l’écoulement des eaux et, donc plus d’inondations.

Écoulement de l’eau en 1980 par comparaison avec
celui de 1950, VUBrussel, Van der Beken, 1984
dans Rombaut, 2011
En résumé, la couverture du sol et la réduction de la fonction d’éponge du paysage provoquent une hausse du débit et une accélération de l’écoulement de l’eau, ce qui entraîne à son tour plusieurs conséquences: une forte érosion, des inondations, mais aussi un assèchement des sols (en ville) et une baisse du niveau des nappes phréatiques dans les campagnes… À toutes ces évolutions vient encore s’ajouter le changement climatique qui à son tour influence le régime d’eau (hausse du niveau de la mer, hausse des précipitations hivernales, précipitations beaucoup moins régulières en été…).


Paysage 'rendu' à l’état sauvage, la Région
de la Ruhr, Allemagne, Rombaut, 2011
Ces dernières décennies, la solution consistait à aménager des bassins d’attente : une construction verticale pour bloquer un cours d’eau et interrompre (temporairement) une partie de l’écoulement de l’eau. Cette solution traite d’ailleurs uniquement les symptômes : pour résoudre définitivement le problème, il convient de s’attaquer aux causes.

Cours d’eau rectifié, écoulement accéléré,
la Région de la Ruhr, Allemagne, Rombaut, 2011














Le paysage doit retrouver un aspect plus naturel, en zone urbanisées il faut suffisament de sols perméables et les cours d’eau doivent être libérés de leurs carcans trop étroits que constituent les digues d’été. Permettre aux cours d’eau de retrouver leur lit d’hiver et d’y déverser leur trop-plein devrait éviter de nombreux problèmes d’inondation. Il est question ici de ZIC = Zone d’inondation contrôlée.

Ce numéro d’Escaut sans Frontière Info donne, pour chaque région de 'notre bassin hydrographique', un exemple de projet où des efforts sont fournis pour intégrer au mieux ces principes.

Escaut sans Frontières, basé sur la présentation d’Erik Rombaut le 17 octobre 2011.
Plus d’information et les photos de la journée d’étude 'L’eau dans l’environnement urbain' se trouvent ici.
Le lien vers la présentation qui a eu lieu le 17 octobre 2011 se trouve ici.


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