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  INFO n° 77 - décembre 2017    
 
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La restauration du milieu naturel du Delta aide
les Pays-Bas à se protéger contre une hausse
du niveau de la mer
 

Les Pays-Bas peuvent restaurer le milieu naturel du delta en Zélande et en Hollande méridionale tout en protégeant le paysage contre une hausse du niveau de la mer. Faire de la place à l’eau et à la nature permet de créer un bouclier vert le long de la côte, une alternative au rehaussement des digues, aux barrages et à la multiplication des enrochements. Une jonction ouverte entre mer et rivière et une réhabilitation des écosystèmes deltaïques assurent aussi un avenir aux oiseaux et poissons migrateurs.

Voici ce qu’écrit le Living Planet Report 'Zoute en Zilte Natuur in Nederland', signifiant 'Nature en milieu salé et salin aux Pays-Bas'. Ce rapport est issu d’une collaboration du Fonds mondial pour la nature (WWF) avec les associations de protection de l’environnement Sovon et Naturalis Biodiversity Center.
Ce deuxième rapport sur les tendances observées au sein des populations animales aux Pays-Bas se concentre sur le delta du sud-ouest, la mer des Wadden, la mer du Nord, la côte et les dunes. Jamais encore on n’avait réuni et analysé une telle quantité de données collectées par des organismes de recherche et des associations de défense de la nature sur les espèces animales.

La nature du delta

Le Living Planet Report indique qu’une partie considérable du milieu naturel originellement présent dans le delta néerlandais a disparu du fait des grands travaux du plan Delta, de la poldérisation, de l’approfondissement des chenaux et de la pollution. Les travaux du plan Delta ont entièrement isolé le Haringvliet et le Grevelingen de la mer. Diverses espèces de poissons (anguille, saumon, lamproie marine, truite de mer, esturgeon) qui vivent alternativement en mer et en eau douce ont vu leurs populations baisser drastiquement ou ont entièrement disparu. Elles se heurtent littéralement aux digues et barrages.
Depuis 1990, le milieu naturel de l’Escaut occidental et oriental s’est légèrement amélioré. L’Escaut occidental est devenu plus propre, ce qui profite à la faune benthique et aux poissons. Sur l’Escaut oriental, les oiseaux piscivores se portent mieux grâce aux projets d’aménagement de la nature et aux eaux plus claires. Cependant, cette restauration ne fait que pâle figure comparée aux pertes subies durant le siècle passé.


Infographic zoute en zilte natuur in Nederland (Source: Wereld Natuur Fonds)

Les oiseaux migrateurs en danger

L’effritement persistant des bancs de sable au niveau de l’Escaut oriental et occidental est très préoccupant. En cause, le dragage du chenal de navigation sur l’Escaut occidental et la modification des courants due au barrage antitempêtes sur l’Escaut oriental. Ces dix dernières années, la situation s’est donc aggravée pour les oiseaux qui cherchent leur pitance sur les vasières asséchées. À terme, le delta risque même de se voir menacé dans sa fonction de halte pour des espèces comme l’huîtrier, le chevalier gambette, le pluvier argenté, le bécasseau maubèche et le bécasseau variable. Depuis l’isolement du Haringvliet et du lac de Grevelingen de la mer, la marée ne les atteint plus. Cela entraîne la disparition de bancs de sable et d’un grand nombre d’aires de couvaison adaptés aux oiseaux. Le Living Planet Report plaide en faveur de solutions naturelles pour la lutte contre les inondations. Le rehaussement continu des digues et autres barrages n’est pas souhaitable du point de vue de la restauration et de la protection du milieu naturel, et ne bénéficie pas non plus au paysage néerlandais.

La nature, notre alliée

Kirsten Schuijt, directrice du WWF: "La tâche qui nous attend est herculéenne si nous voulons garder les pieds au sec dans les décennies à venir. Faisons preuve d’intelligence et considérons la nature comme une alliée dans notre lutte contre les conséquences du changement climatique. Les Pays-Bas peuvent donner l’exemple d’un delta densément peuplé où il fait bon vivre, en sécurité, et où la nature prospère."

Des digues perméables sont en cours de test afin de permettre la création de polders naturels soumis à la marée dans lesquels les oiseaux peuvent chercher leur nourriture et dont la hauteur augmente sans intervention humaine du fait de l’alluvionnement. WWF prépare une expérience dans le Voordelta, juste devant le Haringvliet, en vue de restaurer les bancs de coquillages. Les bancs de moules et d’huîtres, qui occupaient une grande partie du fond de la mer du Nord, sont des zones de reproduction, de nourrissage et de refuge pour de nombreuses espèces et peuvent en outre servir de brise-lames. Or, ils ont largement disparu, principalement en raison du chalutage intensif, mais aussi des maladies et des changements de temps.

Des jonctions ouvertes

Le Living Planet Report indique que face à la hausse du niveau de la mer, la restauration de la dynamique naturelle dans le delta du sud-ouest, qui favorise la régénération des bancs de sable et des prés salés, constitue potentiellement une solution durable et résiliente aux changements climatiques. Des jonctions ouvertes entre la mer et les rivières doivent par ailleurs être rétablies partout où c’est possible. Les premières démarches dans ce sens sont prévues pour 2018. Les écluses du Haringvliet resteront entrebâillées, si bien que les poissons migrateurs comme la truite de mer et le saumon pourront à nouveau passer une période d’acclimatation dans des eaux saumâtres avant leur migration de la mer à la rivière ou inversement. L’esturgeon, dont quelques individus doivent être réintroduits dans le Rhin, doit lui aussi pouvoir voyager librement entre les deux.


Texte et infographique: Wereld Natuur Fonds
www.naturetoday.com/intl/nl/nature-reports/message/?msg=23874




 
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